La Bourse de Paris faiblit à mi-séance (-0,35%)

La Bourse de Paris enregistrait des pertes modestes vendredi à la mi-journée (-0,35%), les investisseurs s’inquiétant de l’impact économique de la crise sanitaire liée au nouveau coronavirus et digérant le fort repli de la production allemande en attendant les chiffres de l’emploi américain.

A 13H30 (12H30 GMT), l’indice CAC 40 lâchait 21,2 points à 6.016,94 points, dans un volume d’échanges de 1,3 milliard d’euros. La veille, il avait fini dans le vert (+0,88%) affichant quatre séances consécutives de hausse.

La cote parisienne a ouvert en léger repli avant de s’incliner davantage.

Wall Street s’orientait également vers une ouverture dans le rouge. Le contrat à terme sur l’indice vedette Dow Jones Industrial Average cédait 0,31%, celui de l’indice élargi S&P 500 0,26% et celui du Nasdaq, à forte coloration technologique, 0,28%.

« Tout d’abord, les investisseurs digèrent les mauvaises données de la production industrielle allemande pour le mois de décembre, qui ont été bien inférieures aux attentes ce matin », observe Pierre Veyret, analyste à ActivTrades.

Outre « les inquiétudes croissantes concernant le coronavirus » qui bloque des centaines de touristes à bord de trois paquebots en Asie, « certains investisseurs pourraient être tentés de prendre une partie des bénéfices d’hier avant le rapport sur l’emploi aux États-Unis d’aujourd’hui, où une augmentation significative est déjà intégrée dans les prix », conclut-il.

Après un repli des commandes industrielles allemandes publié jeudi, la production industrielle de la première économie de la zone euro a aussi reculé de 3,5% en décembre, par rapport au mois de novembre, alors que les analystes s’attendaient à une légère baisse à 0,20%.

« Les données économiques viennent rappeler que l’amélioration récente est fragile », constate de son côté Stéphane Déo, stratégiste à la Banque Postale Asset Management.

Une grande incertitude continuait de régner à propos de l’impact économique du coronavirus qui a tué 636 personnes et contaminé près de 32.000 autres en Chine, selon un dernier bilan officiel.

L’économie chinoise pourrait être durablement plombée, car, dans de nombreuses provinces, la plupart des entreprises et des usines ne reprendront pas leurs activités avant le 10 février au mieux.

– L’automobile en déroute –

« Une prolongation des mesures de confinement en Chine ne manquera pas d’avoir, malgré les plans de soutien annoncés, un impact significatif sur les résultats des entreprises, y compris hors de Chine, compte tenu du niveau d’intégration des chaînes de production et de logistique », estime Gilles Guibout, responsable des actions européennes chez AXA IM.

L’Organisation mondiale de la santé a fait état vendredi d’une pénurie de masques et autres équipements de protection contre le nouveau coronavirus.

Le régime chinois a annoncé l’ouverture d’une enquête après le décès vendredi du médecin chinois qui avait été sanctionné pour avoir tiré la sonnette d’alarme à l’apparition du nouveau coronavirus.

La mort de cet ophtalmologue de Wuhan a été suivie d’une avalanche de critiques sur les réseaux sociaux à l’encontre des responsables locaux qui ont semblé davantage chercher à étouffer l’affaire qu’à enrayer l’épidémie.

Les valeurs automobiles étaient mis à mal par cette épidémie qui menace la chaîne d’approvisionnement ainsi que les espoirs de reprise pour le secteur. Peugeot perdait 3,02% à 19,28 euros et Renault 2,87% à 35,06 euros.

En revanche, L’Oréal montait de 0,60% à 269,40 euros grâce à la plus forte croissance annuelle de son chiffre d’affaires en dix ans.

Le secteur pétrolier endurait la récente chute des cours que le comité technique de l’Opep et son partenaire russe, cherchent à enrayer, réunis depuis mardi à Vienne: TechnipFMC reculait de 3,90% à 15,52 euros et Total 1,42% à 45,26 euros.

EssilorLuxottica perdait 1,09% à 135,75 euros. La Commission européenne a annoncé l’ouverture d’une enquête approfondie sur son projet de rachat du distributeur d’optique néerlandais GrandVision pour 7,1 milliards d’euros, craignant une réduction de la concurrence.

Engie lâchait 0,80% à 15,59 euros. Le conseil d’administration du géant de l’énergie s’est prononcé contre le renouvellement du mandat de directrice générale Isabelle Kocher.

Natixis gagnait 3,58% à 4,23 euros, porté par une hausse d’environ 20% de son bénéfice net en 2019, profitant d’un important effet exceptionnel lié à la cession à sa maison mère de sa division de services financiers spécialisés.

Challenges en temps réel : Économie