La Bourse de Paris joue la prudence (+0,14%) face à des incertitudes intactes

La Bourse de Paris temporisait lundi à mi-séance (+0,14%), les investisseurs privilégiant l’attentisme dans une séance pauvre en indicateurs, gardant un œil inquiet sur les fronts du Brexit, du budget italien ou encore de la guerre commerciale sino-américaine.

À 13H45 (12H45 GMT), l’indice CAC 40 progressait de 6,86 points à 5.032,06 points, dans un volume d’échanges de 1,2 milliard d’euros. Vendredi, il avait fini en léger repli de 0,17%.

Après une ouverture en territoire positif, la cote parisienne a perdu du terrain pour finalement osciller autour de l’équilibre.

De son côté, Wall Street s’apprêtait à ouvrir dans le rouge. Le contrat à terme sur l’indice vedette Dow Jones Industrial Average perdait 0,34%, celui de l’indice élargi S&P 0,34% également et celui du Nasdaq, à dominante technologique, reculait de 0,33%.

« Les paysages politiques au Royaume-Uni et en Italie sont encore incertains et les tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine continuent de faire rage », a résumé dans une note David Madden, un analyste de CMC Markets.

En outre, « Theresa May tient toujours bon au poste de Première ministre britannique même si elle est sur un terrain glissant », a-t-il complété.

La dirigeante britannique, qui se rendra dans la semaine à Bruxelles, fait face à une forte pression au Royaume-Uni, où ses détracteurs lui demandent d’améliorer l’accord de 585 pages conclu par les équipes de négociateurs pour organiser leur séparation.

De leur côté, les ministres des Affaires européennes des 27 ont donné lundi un premier feu vert à l’accord de divorce négocié avec Londres, donnant le coup d’envoi d’une ultime semaine de tractations avant un sommet exceptionnel dimanche à Bruxelles.

Par ailleurs, à une semaine du G20, la Chine et les États-Unis ont exposé samedi l’étendue de leurs divergences en amont du sommet de l’Apec à Port Moresby, en s’écharpant sur le protectionnisme et le commerce sur fond de lutte d’influence dans le Pacifique.

« Côté micro, le flot des résultats d’entreprises tire à sa fin. Les investisseurs vont donc se tourner vers la macroéconomie », a relevé pour sa part Franklin Pichard, directeur général de Kiplink Finance.

Sortie de route pour Renault

Du côté des indicateurs, les investisseurs auront peu de données à se mettre sous la dent, à l’exception des reventes de logements pour octobre (NAR) aux États-Unis.

Sur le front des valeurs, Renault s’écroulait de 10,12% à 57,97 euros après que, selon les médias, son PDG Carlos Ghosn a été arrêté à Tokyo en raison d’accusations de malversations par la justice après une enquête interne de Nissan, qui veut le démettre de son poste au plus vite.

Nexans a profité (+3,95% à 25,78 euros) d’un relèvement de sa recommandation à « acheter » contre « conserver » auparavant par HSBC. Le fabricant de câbles a par ailleurs annoncé lundi avoir remporté un contrat « majeur », d’un montant supérieur à 150 millions d’euros, auprès de l’énergéticien danois Ørsted (ex-Dong Energy) pour la fourniture de câbles sous-marins destinés à un parc éolien en mer du Nord.

Vivendi gagnait 1,25% à 21,94 euros. L’actuel administrateur de la compagnie aérienne Alitalia, Luigi Gubitosi, a été nommé dimanche soir à la tête de Telecom Italia (Tim), dont le géant français détient 24%.

Genfit progressait de 5,75% à 21,34 euros alors que la biotech, pionnière dans le développement de traitements contre la « maladie du fois gras humain » (NASH), a annoncé lundi son intention de coter ses actions aux États-Unis et d’émettre un placement privé, principalement auprès d’investisseurs en Europe.

Vallourec poursuivait sa débâcle (-26,32% à 1,92 euros), après avoir déjà perdu plus de 32% vendredi, plombé par des abaissements de sa recommandation à « vendre » et « conserver » respectivement par Société Générale et Kepler Cheuvreux.

Technicolor s’effondrait pour sa part de 17,98% à 1,05 euros. Le groupe de services et de technologies pour les médias numériques, en difficultés financières, a annoncé lundi que des discussions étaient « à un stade préliminaire », après des informations de presse faisant état de la vente totale ou partielle de la société.

Arkema reculait de 4,43% à 87,24 euros, pénalisé par un abaissement de sa recommandation à « vendre » contre « neutre » auparavant par Goldman Sachs.

Mainstay Medical chutait de 37,25% à 9,60 euros après avoir annoncé que le critère principal d’évaluation d’un essai clinique pivot sur son implant contre la lombalgie chronique n’avait pas été atteint.

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