La Bourse de Paris résiste au nouvel effondrement des cours pétroliers

Si la tendance est restée incertaine avec une bonne partie de la journée passée dans le rouge, l’indice phare CAC 40 a clôturé en hausse de 0,65% lundi, à son meilleur niveau de la séance. Un score qui masque toutefois un palmarès très divisé.

Evoluant sans grande conviction en matinée, pour se retourner à la baisse peu après la mi-séance et passer une bonne partie de l’après-midi en repli, le CAC 40 a repris de l’altitude pour terminer lundi à 4.528,30 points, en progression de 0,65%, consécutivement à l’accélération de 3,42% enregistrée vendredi. Les volumes d’échanges se sont cependant fortement réduits à 2,5 milliards d’euros, trahissant l’attentisme des investisseurs à l’orée d’une semaine marquée par l’accélération des publications du premier trimestre.

D’un côté, les investisseurs continuent d’entretenir l’espoir de voir l’activité repartir avec le déconfinement – notamment celle de la première économique mondiale, les USA, où le président encourage avec véhémence la reprise qui pourrait s’opérer dès cette semaine dans certains Etats. Mais de l’autre, la multiplication des résultats d’entreprises dans les jours qui viennent les incite à la prudence, de crainte de devoir constater des dégâts au niveau des bénéfices encore supérieurs à ce qu’attendaient les analystes. Selon le consensus actuel, les bénéfices des sociétés de l’indice phare américain S&P 500 sont attendu en contraction de 14,5% en moyenne, d’après les données de Factset. Ce qui constituerait le plus mauvais trimestre depuis le T3 2009, en plein coeur de la crise financière. Mais il y a un hic, hélas: jusqu’à présent (où ce sont certes surtout des banques qui ont publié) la baisse constatée est plutôt de l’ordre de… 32,7%, relève John Butters chez Factset.

Aux Etats-Unis figurent notamment au programme cette semaine Intel, Coca-Cola ou American Express, SAP, Heineken et Unilever en Europe, tandis que s’annoncent pour la France les publications de Danone, Peugeot, FDJ, Accor, STMicroelectronics, ADP, Saint Gobain ou encore Renault.

Sur le front macro-économique, les opérateurs prendront connaissance des estimations préliminaires des indices PMI pour le mois d’avril, ainsi que des indices de climat des affaires en France et en Allemagne.

Fnac Darty résiste grâce à l’e-commerce

L’ouverture du bal des trimestriels ne débute toutefois pas si mal pour Fnac Darty, alors que la vigueur des ventes en ligne a permis au groupe de limiter les dégâts au premier trimestre. Gagnant jusqu’à plus de 6% en séance, le titre a fini sur un gain de 1,3%. Au sein du CAC 40, la publication de Vivendi a été encore mieux accueillie, l’action terminant en tête dee l’indice avec un gain de 4% au vu d’une croissance des revenus au premier trimestre de 4,4% en données comparables. Schneider Electric, qui présent ses comptes trimestriels jeudi, a gagné 3,35%, et L’Oréal, qui a fait état des siens jeudi dernier, 3,3%, suivi de Sodexo (+2,9%) et Sanofi (+2,1%).

Le pétrole WTI sous les 10 dollars !

Inversement, et sans forcément d’actualité en rapport, plusieurs titres de l’indice phare ont fortement décroché à commencer par Veolia (-5,2%), Unibail (toujours sur la pente descendante avec un plancher depuis l’an 2000 inscrit en début de mois, avec encore -3,3% lundi), Accor (-2,9%), Airbus (-2,1%) ou Michelin (-1,9%).

Le marché pétrolier subissait à une nouvelle vague vendeuse, face à la surabondance de l’offre. Le contrat sur le baril texan WTI pour mai cotait 7,99 dollars, en repli inédit de 57,91%. Certes, le mouvement est amplifié puisque ce contrat expire demain: les opérateurs vendent frénétiquement pour ne pas avoir à prendre physiquement livraison des barils correspondant à une période où ils auraient même du mal à trouver de quoi stocker (le prix de certains barils au comptant est déjà négatif, en raison du coût de stockage) mais le contrat pour juin reculait tout de même de 9,58% au même moment. Le contrat sur le baril de Brent, qui est déjà passé sur l’échéance de juin, s’échangeait en baisse de 5,02% à 26,67 dollars.

Sur le marché des changes, l’euro rétrocédait 0,04% à 1,0872 dollar.