La Bourse de Paris termine en léger repli une semaine maussade (-0,08%)

La Bourse de Paris a fini en très légère baisse vendredi (-0,08%), les investisseurs se montrant frileux, comme durant la majeure partie de la semaine, toujours inquiets d’une potentielle contagion de la crise turque aux économies émergentes.

L’indice CAC 40 a perdu 4,09 points pour terminer à 5.344,93 points, dans un volume d’échange de 2,7 milliards d’euros. La veille, il avait fini en hausse de 0,83%.

La cote parisienne a ouvert en légère hausse avant de progressivement inverser la tendance dans le sillage de Wall Street.

Au cours de la semaine écoulée, l’indice a reculé de 1,28%. Ses gains depuis le début de l’année sont de 0,61%.

Les tensions entre Ankara et Washington restaient au cœur des préoccupations des investisseurs, sans aucun signe d’apaisement à l’horizon.

Le secrétaire au Trésor américain, Steven Mnuchin, a menacé jeudi Ankara de sanctions supplémentaires, après le doublement des droits de douane sur l’acier et l’aluminium, si la Turquie ne libérait pas le pasteur américain Andrew Brunson.

Mais Ankara lui a opposé une fin de non recevoir, maintenant vendredi l’assignation à résidence du pasteur américain, avec pour conséquence une nouvelle baisse de la livre turque.

Ces derniers développements ont eu raison de la tentative de rebond, la veille, du marché parisien après l’annonce d’une reprise du dialogue entre la Chine et les États-Unis.

« Scénario pessimiste »

« Le CAC 40 a étendu sa séquence baissière commencée depuis la fin de la semaine dernière, avec toujours les mêmes craintes : que la crise monétaire des marchés émergents, alliée aux tensions commerciales, n’aboutisse à un ralentissement significatif de la croissance mondiale », souligne auprès de l’AFP Daniel Larrouturou, directeur général délégué de Diamant Bleu Gestion.

Conséquence, détaille-t-il : « un mécanisme d’aversion au risque, qui se traduit par une vente des actions les plus exposées au cycle économique, comme les valeurs minières et bancaires ».

A l’inverse, les obligations souveraines des pays jugés les plus solides ont bénéficié de l’intérêt des investisseurs.

« En dehors des annonces au jour le jour, un scénario pessimiste est en train de d’émerger, de ralentissement de l’économie mondiale, causé par le ralentissement des marchés émergents et du marché chinois, qui aurait des conséquences sur la croissance en Europe en particulier », résume M. Larrouturou.

Les investisseurs ont aussi pris connaissance de quelques indicateurs.

En zone euro, l’inflation a accéléré en juillet pour atteindre 2,1%, conformément aux attentes des analystes.

Aux Etats-Unis, la confiance des consommateurs aux Etats-Unis s’est détériorée en août, dans une proportion bien supérieure aux prévisions des analystes, selon l’Université du Michigan.

Sur le front des valeurs, Air France-KLM s’est enfoncé dans le rouge (-3,09% à 8,77 euros) après la nomination de son nouveau patron, le Canadien Benjamin Smith, sur fond de craintes d’un nouveau mouvement social.

Sapé par les tensions commerciales, le secteur minier a fini en baisse. Eramet a lâché 5,34% à 71,75 euros et Arcelor Mittal 0,71% à 25,01 euros.

Le secteur pétrolier a globalement fini en berne, à l’image de TechnipFMC (-1,34% à 24,30 euros) et de CGG (-1,20% à 2,31 euros). Total a toutefois grappillé 0,08% à 52,40 euros.

Les valeurs bancaires ont fini dans le rouge : BNP Paribas a perdu 0,80% à 50,99 euros, Société Générale 0,66% à 35,24 euros et Crédit Agricole 0,35% à 11,80 euros.

Le secteur technologique a souffert, dans le sillage de prévisions décevantes de l’américain Applied Materials, qui fabrique des composants pour semi-conducteurs. Ainsi, STMicroelectronics a fini en nette baisse (-2,16% à 16,95 euros), tout comme Soitec (-0,71% à 62,85 euros).

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