La dette privée de la Chine inquiète le FMI

La dette privée de la Chine préoccupe grandement le Fonds monétaire international (FMI). C’est ainsi qu’un responsable de l’institution a déclaré samedi dernier que l’Empire du Milieu devait agir rapidement pour réduire l’endettement croissant de ses entreprises.

S’exprimant devant des économistes à Shenzhen, David Lipton, premier directeur général adjoint du FMI, a même martelé que ce problème constituait « une faille fondamentale de l’économie chinoise ».

« Les problèmes d’endettement des entreprises aujourd’hui peuvent devenir des problèmes d’endettement systémique demain. Des problèmes d’endettement systémique peuvent conduire à une croissance économique bien plus faible ou à une crise bancaire. Ou aux deux », a également alerté David Lipton.

Ces propos interviennent alors que la Banque populaire de Chine (BPC) a récemment averti dans un rapport semestriel que les efforts du gouvernement pour réduire les niveaux d’endettement et les surcapacités pourraient accroître les risques de défaut et compliquer l’accès aux financements pour les entreprises.

David Lipton a par ailleurs souligné que l’endettement des entreprises chinoises représentait environ 145% du produit intérieur brut (PIB) de la Chine, un ratio jugé élevé. Pointant particulièrement du doigt les entreprises publiques, qui représentent environ 55% de la dette « corporate » chinoise mais seulement 22% de la production du pays, selon les estimations du Fonds Monétaire.

Enfin, premier directeur général adjoint du FMI a invité la Chine à régler les problèmes de gestion de ses entreprises comme de ses banques. « La leçon que la Chine doit intégrer si elle souhaite éviter un cycle répétitif de croissance du crédit, d’endettement et de restructuration d’entreprises, consiste à améliorer la gouvernance des entreprises », a-t-il conclu.

Mardi, ses propos se sont faits encore plus pressants, indiquant que la Chine devait se réformer rapidement, son économie affichant des vulnérabilités croissantes et possédant moins d’amortisseurs pour faire face à des chocs. « Les perspectives à court terme sont meilleures grâce à un récent soutien politique », a-t-il néanmoins concédé.

« Les perspectives à moyen terme, en revanche, sont plus incertaines en raison de la forte hausse du crédit, des surcapacités structurelles et du secteur financier parallèle de plus en plus important, opaque et interconnecté » s’est-il inquiété.

Sources : AFP, Reuters

Elisabeth Studer – 16 juin 2016 – www.leblogfinance.com

Le Blog Finance