La Fed pourrait bientôt réduire ses achats d’actifs

L’évènement que redoutent bon nombre d’investisseurs pourrait voir le jour prochainement.
Un responsable de la Réserve fédérale américaine (Fed), Richard Fisher, vient en effet d’indiquer lundi que le moment où la Banque centrale américaine va passer à l’action pour réduire ses achats d’actifs  « se rapproche ». Rappelons qu’en vue de stimuler l’économie et de maintenir les taux à la baisse, la Fed injecte chaque mois sur les marchés financiers près de 85 milliards de dollars en rachetant des bons du Trésor et des titres hypothécaires.
S’exprimant lors d’un discours, le président de l’antenne locale de la Fed de Dallas a ainsi estimé qu’avec « un taux de chômage descendu à 7,4%« , l’institution « se rapproche de l’action en discutant du moment le plus opportun pour commencer à réduire ses achats d’actifs« .

« Lors de la dernière réunion du Comité de politique monétaire (FOMC), j’ai suggéré qu’on devait se préparer à entrer en action cet automne« , a poursuivi M. Fisher.

Rappelons qu’à la mi-juin, alors que les marchés du monde entier redoutaient que Ben Bernanke, le patron de la Réserve fédérale Américaine ne resserre sa politique monétaire, la banque centrale des Etats-Unis avait annoncé qu’elle maintenait en l’état sa politique de soutien exceptionnel à la reprise économique du pays. L’objectif d’un taux directeur compris dans une fourchette entre 0 et 0,25% et les injections de liquidités sur les marchés restaient donc alors d’actualité.

Quelques heures auparavant, les marchés redoutaient encore que Ben Bernanke n’annonce dans sa conférence de presse un calendrier de retrait progressif des mesures de soutien de la banque centrale américaine. Il est vrai que le patron de la Fed lui-même avait indiqué en mai dernier qu’une telle perspective ne saurait tarder.

Or, la simple évocation d’un basculement de politique en fait frémir plus d’un  :  le 22 mai dernier, 3 000 milliards de dollars étaient partis en fumée sur les places financières, rien qu’à l’idée qu’un tel scénario puisse voir le jour.  Les propos de Bernanke laissant entendre qu’un « resserrement prématuré de la politique monétaire (…) comporterait le risque substantiel de ralentir ou d’arrêter la reprise et causerait un plus fort recul de l’inflation » avaient alors fortement fait reculer les indices boursiers.

Les investisseurs étant également refroidis par l’avertissement du patron de la Fed, lequel indiquait parallèlement que si des taux bas « étaient maintenus ainsi trop longtemps, cela pourrait saper la stabilité financière ». Ce dernier estimant en effet que le maintien d’une telle politique serait de nature à encourager les acteurs financiers à une prise de risque accrue, en vue d’accroître leurs rendements.

Arguments invoqués en juin dernier par la Fed pour maintenir son cap : les membres de son Comité de politique monétaire (FOMC) constataient alors « une croissance modérée » de l’économie américaine. Estimant toutefois que « les risques de dégradation de l’économie et du marché de l’emploi avaient diminué depuis l’automne« .
Face au contexte, la Fed s’était dit prête à « accélérer ou réduire » ses achats d’actifs. Tout en réaffirmant qu’elle ne relèverait pas ses taux d’intérêt avant que le taux de chômage soit revenu à 6,5% ou en dessous et à condition que l’inflation demeure inférieure à 2,5%.
Désormais, nombreux sont les analystes estimant que le revirement de la Réserve fédérale pourrait intervenir à la réunion du FOMC les 17 et 18 septembre prochain.

Si la banque centrale prévoit une croissance à la baisse pour 2013, elle s’attend en revanche une croissance à la hausse pour 2014. Désormais, selon elle, le produit intérieur brut US (PIB) devrait progresser entre 2,3% et 2,6% au quatrième trimestre en valeur glissante annuelle, certes son nouveau mode de calcul pouvant bien améliorer le résultat … . En mars dernier, la Fed misait encore sur une fourchette haute à 2,8%.  Mais en 2014, la croissance devrait se situer dans une fourchette comprise entre 3,0% et 3,5%, contre 2,9% à 3,4% estimés en mars dernier. Enfin, officiellement …
Reste que désormais, c’est l’annonce de bons indicateurs qui effraient les investisseurs. Lesquels redoutent désormais  que le seuil au deçà duquel la Fed  inverse sa politique ne soit atteint.

Sources : AFP, Reuters, Le Point

Elisabeth Studer – www.leblogfinance.com  – 06 aout 2013


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