La France épinglée par un rapport du ministère allemand de l’Economie

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Le quotidien Handelsblatt a publié mardi 30 avril des extraits d’un rapport interne du ministère allemand de l’Economie analysant en termes peu flatteurs la situation économique de la France, en pleine période de tensions entre Paris et Berlin. « L’industrie française perd de plus en plus en compétitivité, la délocalisation à l’étranger des entreprises se poursuit », est-il écrit dans ce rapport compilé par les fonctionnaires du ministère du libéral Philipp Rösler. Le ministère n’était pas immédiatement joignable pour commenter. 

Contexte tendu entre Paris et Berlin

Le document fait également état des « coûts du travail en forte hausse » en France, selon le Handelsblatt, en général bien renseigné sur tout ce qui provient des services de Philipp Rösler. Le journal conclut deux pages d’analyse sur la France en notant que « le fier voisin » français « menace de devenir l’homme malade de l’Europe ».
La publication de ce rapport en Une du quotidien allemand de référence du monde des affaires intervient dans un contexte tendu des relations franco-allemandes, après les attaques frontales du Parti Socialiste français contre la politique de la chancelière Angela Merkel, accusée d’étouffer la croissance en Europe pour des motifs « égoïstes ». 
Berlin a tenté de minimiser la portée de ces critiques, et s’abstient de manière générale de montrer la France du doigt ces derniers temps. Mais la presse allemande et nombre d’observateurs ont vu dans les attaques du PS une tentative de détourner l’attention du rythme poussif de mise en œuvre de réformes en France. 

Des réformes structurelles doivent être mises en oeuvre

Dans le quotidien régional Kölner Stadtanzeiger mardi 30 avril, le commissaire européen à l’Energie, l’Allemand Günther Oettinger, appelle Paris à passer à la vitesse supérieure. « Ma position est : nous sommes prêts à accepter le (déficit public) de 2013 seulement si des réformes structurelles sont mises en œuvre. Des réformes du marché du travail, un temps de travail allongé, un plafonnement de la croissance des retraites, des suppressions de postes dans le secteur public », a dit le conservateur.

Paris ne respectera pas cette année le plafond de déficit public imposé par les règles européennes, et espère la clémence de ses partenaires en promettant des réformes et un respect du pacte de stabilité l’an prochain. Le gouvernement allemand a plusieurs fois signalé à demi-mot qu’il était prêt à faire ce geste vis-à-vis de son plus important partenaire.

(avec AFP)


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