La Grèce proche d’un accord avec le secteur privé ?

defendory-greece-grece.jpgQui croire ? 

Alors que mercredi, des responsables bancaires européens laissaient entendre que les discussions sur la participation du secteur privé au sauvetage grec étaient loin de frôler l’entente cordiale, un haut responsable du ministère des Finances grec à Athènes a annoncé jeudi que la Grèce pourrait réussir en « fin de semaine prochaine » à boucler « le schéma financier final »  permettant d’aboutir à un accord sur l’effacement d’une partie de sa dette.

« Les négociations sont totalement sur les rails. Nous mettons à profit l’élan actuel. D’ici la fin de la semaine prochaine, nous pourrions avoir le schéma financier final pour un accord avec le secteur privé, et d’ici début février le lancement de l’offre officielle » qui sera proposé aux banques, a ainsi déclaré le haut responsable devant les agences de presse internationales.

Une annonce qui tente de calmer l’impatience du lobby bancaire IIF basé à Washington, lequel a récemment déclaré que « le temps commence à être compté » pour mener à bien la restructuration et le ré-échelonnement de la dette grecque.

Jeudi, Charles Dallara, le patron de IIF a rencontré le Premier ministre grec et le ministre des Finances à Athènes, l’objectif commun étant d’éviter un défaut de paiement de la Grèce autour du 20 mars prochain, date à laquelle 14,5 milliards d’euro de sa dette arrivent à échéance. Pire encore, un accord devra intervenir bien avant cette date, les formalités nécessitant à elles seules six semaines.

Rappelons que le pays très lourdement endetté négocie actuellement avec les institutions privées en vue d’obtenir l’effacement de près de 100 milliards d’euros de sa dette publique sur un montant global de plus de 350 milliards.

Cette gigantesque négociation, dite de PSI (Private sector involvement, NDR) est qualifié de « capitale »par les analystes, ces derniers estimant qu’un accord devrait permettre à Athènes de recréer de nouvelles marges de manoeuvre dans ses discussions avec ses autres créanciers UE et FMI.

Mercredi, des banquiers, proche des discussions avaient laissé entendre que  les gouvernements envisageaient une augmentation de leur participation, faisant état de la faiblesse de l’avancée des discussions avec le secteur privé.

Lundi, la chancelière allemande Angela Merkel et Nicolas Sarkozy ont insisté quant à eux pour que les détenteurs d’obligations grecques assument leur part du fardeau, évoquant la possibilité que les Etats ne versent pas leur contribution en l’absence d’une réaction responsable de leur part.

Selon des sources proches du dossier, les fonds spéculatifs (hedge funds) détenteurs de dette grecque tenteraient actuellement d’éviter la conversion de leurs avoirs en nouveaux titres, lesquels seraient amputés d’une décote.

Une faillite de la Grèce pourrait même intéressée ces fonds, dans la mesure où la situation permettrait de déclencher le versement des assurances qu’ils ont souscrites.

Ils pourraient toutefois recouvrer totalement leur mise sans être contraindre la Grèce à une telle débâcle si suffisamment d’autres contributeurs privés acceptent d’amputer la leur. Ce qui est peu probable …

En 2011, les banques représentées par l’IIF ont accepté une décote de 50% sur la valeur nominale de leurs avoirs en dette grecque, opération destinée à réduire le ratio dette sur produit intérieur brut (PIB) du pays à 120% d’ici 2020.

Mais les négociations butent actuellement sur les modalités d’échange de titres : coupon, maturité et garanties de crédit.

Le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaire Olli Rehn a récemment déclaré quant à lui que les discussions avec les créanciers privés étaient sur le point d’aboutir et qu’un accord pourrait être trouvé rapidement.

Sources : AFP, Reuters

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