Lagarde critique la manie de Trump de tweeter sur la Banque centrale américaine

La future présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde critique, dans un entretien qui doit être diffusé dimanche sur la chaîne américaine CBS, la manie de Donald Trump de tweeter sur la politique monétaire.

Au journaliste de l’émission « 60 minutes » qui l’interroge sur ce qu’elle pourrait répondre au président des Etats-Unis, dont les tweets moquent régulièrement la politique de la Banque centrale américaine (Fed), l’ancienne patronne du FMI répond: « La stabilité des marchés ne devrait pas faire l’objet d’un tweet par-ci ou d’un tweet par-là ».

« Cela exige de la considération, de la réflexion, du calme, des décisions mesurées et rationnelles », poursuit-elle dans des critiques à peine voilées de l’attitude du milliardaire républicain.

L’hôte de la Maison Blanche critique vertement depuis des mois la politique de la Fed et de son président Jerome Powell, les rendant responsables du ralentissement économique américain.

Après avoir fustigé la hausse des taux fin 2018, Donald Trump estime depuis des mois que leur baisse ne va pas assez loin. « La Fed reste assise sans rien faire »; « Où ai-je déniché ce type, Jerome? »; « Le seul problème que nous avons, c’est Jay Powell et la Fed », comptent parmi ses nombreux tweets acerbes.

Les présidents américains avaient toujours respecté jusqu’à présent l’indépendance de la Banque centrale.

« Un gouverneur d’une banque centrale fait de son mieux s’il est indépendant », a également insisté Christine Lagarde, qui doit prendre ses fonctions à la BCE le 1er novembre.

Sur le front des tensions commerciales, elle exhorte les dirigeants du monde entier à travailler ensemble afin de trouver un consensus. « Mon message très, très appuyé à tous les décideurs est: s’il vous plait, asseyez-vous comme de grands hommes (…), mettez tout sur la table et essayez de régler petit à petit, morceau par morceau » les litiges pour dissiper l’incertitude.

Lorsqu’elle prendra la tête de la BCE, l’utilisation des taux d’intérêt sera limitée pour stimuler l’économie européenne, car les taux sont déjà en territoire négatif.

Christine Lagarde a quitté son fauteuil de directrice générale du Fonds monétaire international le 12 septembre après huit ans passés au sein de l’institution de Washington. Elle a été remplacée par la Bulgare Kristalina Georgieva, qui a pris sa succession le 1er octobre.

Challenges en temps réel : Économie