L’Arabie saoudite félicite Trump malgré ses menaces, pour contrer l’Iran  ?

Information importante par les temps actuels fortement liés aux oscillations du prix du baril … L’Arabie saoudite a félicité lundi le nouveau président américain Donald Trump à l’issue de son investiture. De tels « encouragements » ne s’étaient pas multipliés ces derniers jours à travers la planète, loin s’en faut …

Selon l’agence officielle SPA, Riyad souhaite ainsi « développer et renforcer les relations avec les Etats-Unis dans tous les domaines ». Une annonce qui aura peut-être échappé en grande partie à la presse occidentale …. mais pas au quotidien libanais l’Orient le Jour, soyez-en sûrs.

Rendant compte de la session hebdomadaire du cabinet, l’agence saoudienne a pour sa part indiqué que le Conseil des ministres saoudien, présidé par le roi Salmane, avait adressé ses « félicitations au président Donald Trump à l’occasion de son investiture ». Le Conseil a par ailleurs rappelé « la solidité des relations entre l’Arabie saoudite et les Etats-Unis » et sa volonté « de les développer et de les renforcer dans tous les domaines, dans l’intérêt des deux pays et de leurs peuples ».

Il s’agit de la première réaction officielle saoudienne à l’investiture du président Trump, alors que l’arrivée du milliardaire à la Maison Blanche suscite certaines inquiétudes dans la région.

Avant la prise de fonction officielle de Donald Trump, le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel al-Jubeir avait affirmé le 17 janvier dernier que son pays était « optimiste » et qu’il avait « hâte de travailler » avec la nouvelle administration.

«Lorsque nous voyons les grandes lignes énoncées par la nouvelle administration américaine», il est clair «que nos intérêts concordent», avait affirmé le chef de la diplomatie saoudienne lors d’une rencontre à Paris avec un groupe de journalistes. Il avait alors déclaré que le royaume pétrolier se félicitait de l’intention affichée de l’administration Trump «de restaurer le rôle de l’Amérique dans le monde, de vouloir vaincre le groupe État islamique (Daesh), de vouloir contenir l’Iran et l’empêcher de nuire à la région à travers des politiques néfastes, d’œuvrer avec les alliés (des États-Unis) et de les soutenir».

Riyad a tout de même exprimé des inquiétudes sur le maintien de l’accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015 par l’administration de Barack Obama. Durant la campagne électorale, Donald Trump avait en effet dénoncé cet accord et promis de le « déchirer ». Les Saoudiens restent par ailleurs obsédés par « l’expansionnisme iranien » au Moyen-Orient et comptent sur l’administration Trump pour la contrer.

N’oublions pas non plus, que le nouveau ministre des Affaires étrangères des Etats-Unis n’est autre que Rex Tillerson, l’ancien PDG de la major pétrolière Exxon Mobil.

Rappelons enfin, qu’en novembre dernier, Riyad avait demandé au président des Etats-Unis fraîchement élu de bien réfléchir avant de renoncer aux importations de pétrole saoudien. Réagissant ainsi aux propos énoncés par Donald Trump lors de la campagne présidentielle, ce dernier ayant alors promis de «libérer» complètement le secteur énergétique des Etats-Unis de ses «adversaires» et des «cartels» pétroliers avec pour objectif affiché de créer une «indépendance énergétique absolue» pour les Américains. Le candidat républicain visait, sans la nommer, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), cartel dominé par l’Arabie saoudite.

«Sans nous, l’Arabie saoudite n’existerait plus très longtemps», avait même déclaré Donald Trump au New York Times en mars dernier.

Une dizaine de jours après l’élection de Donald Trump au poste de 45e président des Etats-Unis, Khalid Al-Falih, ministre de l’Energie saoudien et président de la compagnie pétrolière nationale saoudienne, Saudi Aramco, s’était en effet exprimée dans un entretien, publié dans le Financial Times.

«En son for intérieur, le président élu Donald Trump verra les avantages et je pense que les représentants du secteur pétrolier lui préciseront aussi que bloquer les échanges de n’importe quel produit n’est pas sain», avait alors précisé Khalid Al-Falih.

« Les Etats-Unis sont le porte-drapeau du capitalisme et des marchés libres. Ils restent une partie très importante de l’industrie globale qui est interconnectée et qui s’occupe de la matière première qu’est le pétrole. Atteindre l’équilibre sur un marché libre est très sain pour le pétrole», avait-il poursuivi, en précisant que l’énergie était un «élément vital de l’économie globale» et que les Etats-Unis profiteraient le plus au libre-échange mondial.

Parmi les pays du Moyen-Orient, l’Arabie saoudite est, de facto, le plus important fournisseur de pétrole des Etats-Unis, même si la majorité du brut utilisé dans le pays est produit sur le territoire américain ou importé du Canada. A l’heure actuelle, les Saoudiens fournissent 11% du pétrole brut consommé aux Etats-Unis contre 40% pour le Canada.

Sources : AFP, FT, RT.com, SPA

Elisabeth Studer : 24 janvier 2017 – www.leblogfinance.com

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