Le cours de l’or devrait poursuivre sa chute en 2014

GFMS enfonce le clou. Après avoir récemment indiqué que les opérations de rachat d’or avaient nettement régressé ces derniers mois, phénomène qui n’avait pas été observé depuis 10 ans, le célèbre consultant spécialisé dans les métaux précieux table sur un maintien de la chute des cours en 2014.
Arguments invoqués par GFMS : la stabilisation de l’économie mondiale. Il est vrai que la flambée des prix observée en 2011 et 2012 était due en grande partie par l’attrait des investisseurs pour les métaux précieux en cette période de crise, ces derniers bénéficiant alors de leur qualité de valeur refuge.
Réactualisant son Gold Survey 2013, le consultant n’exclut pas un passage sous les 1.300 dollars l’once à la fin 2014. La politique actuelle menée par la Réserve fédérale américaine (FED) étant loin d’être étrangère à cette situation. Cette dernière jouant en quelque sorte au achat et à la souris avec les marchés en laissant planer l’incertitude sur le maintien de sa stratégie actuelle concernant les taux d’intérêt.
Les experts de GFMS prévoient ainsi que le cours moyen de l’or avoisinera 1.350 dollars en 2014, chutant alors de 7% par rapport aux prévisions moyennes de 2013 fixées à 1.446 dollars.
Rappelons que les cours de l’or ont chuté d’environ 20 % cette année, touchant un plus bas de trois ans en juin dernier, s’échangeant alors à 1.180,71 dollars l’once. Les investisseurs réagissant à l’annonce de la Banque centrale américaine (FED), laissant entendre qu’elle allait progressivement restreindre ses mesures de soutien extraordinaires à l’économie US, avant une sortie complète d’ici la mi-2014.

Effet pervers des politiques de soutien, la banque centrale américaine estime désormais aux vues des chiffres officiels, que la reprise économique qui semble s’amorcer aux États-Unis ne justifie plus le rythme soutenu avec lequel elle rachète des bons du Trésor et de titres hypothécaires. Opérations qui avoisinent actuellement 85 milliards d’euros par mois.

Or, le retrait de ces injections de liquidités, lesquelles diluent la valeur du dollar, diminuent fortement les inquiétudes des investisseurs quant à un éventuel regain d’une inflation. Rendant de ce fait nettement moins attractif l’achat de métaux précieux, tels que l’or. La relique barbare perdant alors de ses qualités de valeur refuge, ses atouts de rempart contre la hausse des prix n’ayant alors que peu d’attraits.

Certains analystes estiment que l’or est désormais entré dans un cercle vicieux, la baisse des cours encourageant les investisseurs à liquider les ETF (fonds d’investissement adossés à des stocks physiques d’or). Ainsi, le plus important de ces fonds, le SPDR Gold Trust, a vu ses participations tomber sous la barre des 1.000 tonnes d’or en juin dernier. Or, ces nouveaux décaissements d’or des ETF pèsent eux-même sur les cours, emballant en quelque sorte la machine.

Parallèlement, la demande physique est impactée par les mesures prises par le gouvernement indien. Les autorités ont en effet relevé les droits de douanes sur le métal jaune, alors que la roupie se situe à un minimum historique face au dollar.
Désormais, les importations d’or ne seront autorisées qu’à des fins de fabrication de bijoux. De plus, les importateurs devront désormais payer leurs achats comptant, sans facilité de paiement. L’Inde estime en effet que ces importations représentent une part importante de son déficit courant.

Sources : GFMS, Reuters

Elisabeth Studer – 15 septembre 2013 – www.leblogfinance.com


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