Le cours du cacao perturbé par Côte d’Ivoire et Harmattan

Le cours du cacao aura suivi une tendance en dents de scie durant cette semaine, les investisseurs hésitant sur l’attitude à adopter en l’attente d’informations tangibles sur l’état de la récolte en Côte d’Ivoire, le premier producteur de fèves au monde. A Londres, la tendance aura même été à la baisse, la tonne de cacao chutant ainsi mercredi à 1.971 livres, ce qui correspond à un plus bas en neuf mois.

Si certains investisseurs semblaient dans un premier temps rassurés quant au niveau de la production en Afrique de l’Ouest, les conditions de culture y étant généralement bonnes, certaines prévisions leur font désormais redouter le développement de l’Harmattan dans les prochaines semaines, le vent étant susceptible d’endommager la récolte de mi-saison, laquelle court d’avril à septembre.

Les analystes de Commerzbank observent que ce vent du désert, dont l’intensité a été plus grande cette année qu’il ne l’a été depuis des décennies, a d’ores et déjà causé d’importants dégâts aux plantations, et ce, alors même que les périodes de floraison et de début de formation des fruits ont déjà commencé. Ils demeurent à la fois  prudents mais dans l’expectative, attendant de connaître l’état réel de la situation. D’après les éléments en leur possession actuellement, la récolte principale qui a pris fin en octobre dernier ne semble pas affectée. Les dernières informations concernant les arrivées de fèves dans les ports de Côte d’Ivoire font quant à eux état de volumes en légère hausse par rapport à la même période l’an passé, contexte de nature qui a eu pour effet de peser sur les cours ces dernières semaines.

Fin janvier, malgré les fortes pluies qu’avait connues la Cote d’Ivoire les jours précédents, les cultivateurs de cacao s’étaient quant à eux montrés inquiets pour les récoltes intermédiaires d’avril à septembre, redoutant que l’Harmattan n’attaque les plantations et assèche les sols. Selon la presse africaine de telles conditions météorologiques pourraient entraîner une récolte désastreuse, tant les pluies se font rares dans certaines régions.

A la date du 25 janvier dernier,dans la région orientale d’Abengourou connue pour la qualité de ses grains, les agriculteurs avaient ainsi déclaré une seule averse, immédiatement suivie par le retour du vent sec de l’Harmattan. Au centre-ouest de Daloa, région qui produit un quart de la production nationale de Côte-d’Ivoire, les agriculteurs n’avaient alors signalé aucune pluie, ajoutant que la sécheresse persistante avait affaibli les arbres. Certaines régions ivoiriennes demeurent toutefois moins préoccupées par la rareté des pluies, telle celle de la région occidentale de Soubré, au cœur de la ceinture de cacao. Des pluies torrentielles ont également été signalées dans les régions méridionales de Divo et Aboisso.

Au final, vendredi à Londres, la tonne de cacao pour livraison en mars valait 1.976 livres sterling, contre 2.046 livres sterling le vendredi précédent, mais s’agissant cette fois de tonne de cacao pour livraison en mai.

Parallèlement, à New York, la tonne pour livraison en mars valait 2.772 dollars, contre 2.797 dollars en fin de semaine dernière.

Sources : AFP, Reuters, Agence Ecofin