Le dollar s’appuie sur plusieurs forces pour prolonger son plus haut en 14 ans

Le dollar s’appuie sur plusieurs forces pour prolonger son plus haut en 14 ans

Une charge pas si surprenante

Après près de deux ans de consolidation, le dollar (indice ICE) a finalement été conduit à une importante cassure haussière au cours des derniers mois de 2016. Pour plusieurs, le catalyseur de la reprise a été une surprise : l’élection présidentielle américaine. La victoire inattendue du candidat républicain Donald Trump a défié les sondages d’opinion populaires et a permis au billet vert de surmonter ses limites perçues. Le nouveau Président est considéré comme le candidat engagé pour un changement important et ses promesses de campagne extraordinaires ont offert des avantages inattendus à la devise. La mention d’un programme de stimulation fiscale a renforcé les attentes d’une croissance remarquable tandis que les engagements à sévir contre les avantages commerciaux perçus non équitables pour les principaux homologues ont un impact sur les attentes d’inflation. Cet état des choses se traduit par des prévisions de croissance supérieures et par la motivation de la Réserve fédérale à accélérer son régime d’augmentation de taux. À l’approche de la nouvelle année et de la présidence, la maintenance et l’extension de la tendance haussière impressionnante du dollar reposent sur l’avènement de ces connexions uniques ou sur un sort plus dramatique pour le système financier.

De grandes promesses et de grandes attentes

Même si l’économie américaine n’est pas engagée dans une course effrénée, elle s’est tout de même avérée robuste au fil des ans contrairement à d’autres économies majeures qui ont quant à elles chancelé. Dans ce contexte où l’appétit pour le rendement est si important, un rythme économique compétitif peut tirer le capital aussi aisément que l’augmentation des taux par la banque centrale et fondamentalement, plus systématiquement. La promesse d’une stimulation fiscale ciblant les infrastructures peut augmenter significativement le rythme d’expansion et contraster encore plus avec les pays qui stagnent. L’approbation et les détails du programme restent à voir, mais un degré d’anticipation spéculative est déjà pris en compte par le marché.

L’engagement du Président entrant à confronter ce que beaucoup considèrent comme des avantages commerciaux inéquitables est très important dans sa promesse, mais représente également un grand risque. Les tarifs de certaines importations et les exemptions fiscales représentent les deux options qui circulent pour permettre au rééquilibrage. Ce changement anti-commerce représente également un moyen de financer la stimulation fiscale mentionnée plus haut, mais également les exonérations fiscales prévues. Idéalement, cette mesure pourrait démontrer un effort équilibré. Cependant, cet effort peut s’avérer être un risque pour les États-Unis et les économies mondiales de plusieurs manières. En effet, les États-Unis représentent la plus grande économie consommatrice du monde et une réduction de la consommation des exportations des partenaires commerciaux constitue une menace sérieuse pour leurs économies. Il n’est pas insensé de s’attendre à des représailles face à une telle mesure. En outre, si la plus grande économique du monde et la deuxième plus grande économie du monde (États-Unis et la Chine) étaient engagées dans des guerres commerciales directes, les répercussions traverseraient les frontières de ces deux pays. Dans une telle situation, la croissance des États-Unis souffrirait probablement et l’attrait du dollar diminuerait considérablement.

Les prévisions de taux se sont renfoncées, mais présentent toujours une opportunité limitée par les projections de la Fed

Tandis que la promesse d’une économie plus robuste est un attrait pour l’investissement et donc un levier pour la devise, c’est la spéculation des augmentations de taux d’intérêt qui fournit une attente pratique pour le rendement. Le Federal Open Market Committee (FOMC) a augmenté les taux pour la deuxième fois dans le cadre de son régime « hawkish » très embryonnaire le 14 décembre. Ceci représente un écart de 12 mois entre les changements, cependant, la deuxième augmentation était complètement attendue. À l’approche de la réunion de deux jours, le marché avait déjà entièrement pris en compte l’augmentation. Les vents « hawkish » étaient par la suite insufflés par les prévisions de taux d’intérêt pour les trois années à venir. En particulier, le groupe a augmenté ses prévisions d’augmentations en 2017 de deux à trois hausses de 25 points de base. C’était la première fois en 18 mois que la banque centrale revoyait ses prévisions à la hausse.

Le dollar s’appuie sur plusieurs forces pour prolonger son plus haut en 14 ans

Graphique préparé par John Kicklighter, Stratégiste devises en chef pour DailyFX.com. Source de données : Bloomberg.

Ayant déjà affiché un plus haut en 14 ans avec d’importantes cassures, notamment le mouvement de la paire EUR/USD en-dessous de 1,0400, il semblerait que le marché reflète déjà assez la valeur de ce thème fondamental. Cependant, de nombreuses opportunités de gains en carburant demeurent pour le billet vert dans des circonstances appropriées. Malgré la prévision de la banque centrale de 75 points de base cumulatifs valant un resserrement pendant l’année prochaine, le marché prend uniquement en compte au plus 50 points de base selon les fonds futurs. Si les données et les discours continuent de favoriser la perspective « hawkish », la convergence d’attentes peut prolonger la hausse du dollar. D’autre part, si les données fléchissent et/ou si la Fed traine le pas, le scepticisme peut ronger les points de base déjà pris en compte par le marché et offrir une base assez solide pour un retracement.

Refuge sécurisé ou devise à risque ?

Même si ce rôle n’a pas été évoqué depuis longtemps, il est important de rappeler que le dollar est un actif refuge ultime. Pourtant, pour véritablement tirer profit de cette position, la détérioration du sentiment devrait être dans tout le marché et intense. Le cas échéant, un degré modéré de fuite spéculative heurterait probablement le billet vert tout comme il réduirait les attentes de taux. En fait, au cours des deux dernières années, la corrélation entre l’indice du dollar DXY et le VIX a changé, passant d’une corrélation traditionnelle à une relation inverse peu commune. Un cours régulier pour le système financier et l’économie du monde serait de bon augure pour le dollar à travers la spéculation sur le taux, tandis que l’aversion intense au risque pourrait recharger un thème négligé depuis longtemps et considérablement sous-évalué. Entre ces extrêmes toutefois, la devise pourrait bien faire face.

Le dollar s’appuie sur plusieurs forces pour prolonger son plus haut en 14 ans

Graphique préparé par John Kicklighter, Stratégiste devises en chef pour DailyFX.com. Source de données : Bloomberg.

Données techniques : Le rallye de l’USD semble mature. Le moment est-il propice à un revirement ?

Commençons par quelques commentaires techniques de la perspective du quatrième trimestre de 2016. « Il y a eu trois marchés haussiers pour l’USD depuis la fin de Bretton Woods. Le rallye de 1978-1985 a duré 76 mois et celui de 1992-2001 a duré 106 mois. Le rallye de 2008-2015 a duré 93 mois (la moyenne des deux précédents est 91). Simplement, le moment est propice à un changement. La pression au-dessus de la hausse de juillet à 97,56 retarderait au moins l’appel baissier ». Retardé !

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Le rallye du DXY s’est à présent propulsé au-dessus du retracement à 61,8 % du déclin de 2001-2008 (101,80). De mon point de vue, l’élément temps du cycle est le plus intéressant. Le rallye partant de mars 2008 est désormais à son 105 ème mois (à partir de décembre 2016). Il y a eu deux plus longs cycles pour l’USD ; le rallye de 1992-2001 a duré 106 mois et le déclin allant de la fin de Bretton Woods à 1978 a duré 109 mois. Ainsi, l’élément temps est mature.

Observez les parallèles sur la charte hebdomadaire. Tant que le prix est au-dessus de la ligne qui s’étend à partir de la hausse de mars, l’on suppose qu’un mouvement de « point de chute » est en cours. L’expansion du range de mars 2015 à mai 2016 affiche 108,87 (mouvement mesuré). Surveillez également le retracement à 38,2 % du DXY à 106,61. Ce dernier prix coïncide avec le sommet de 1989. Le premier signe qu’un sommet pourrait se mettre en place apparaît lors d’une chute à nouveau en-dessous de la ligne de pente qui s’étend du sommet de mars 2015. La configuration serait identique aux sommets de juillet 1999 et de juillet 2001 (les zones encerclées sur le graphique hebdomadaire).

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Enfin, la forme des rallyes de 1992 à 2008 est similaire et le décompte de vagues peut s’avérer identique à la fin. La vague C proposée se subdivise maintenant en 5 vagues indiquant un risque élevé au sommet. Il est également noté que la vague 5 équivaut à la vague 1 (en points…non pas en %) à 103,32. L’angle des rallyes sur le graphique logarithmique mensuel est défini par la ligne B-2. Les lignes médianes de deux séquences étaient des supports pour les vagues 4 et C. Après le sommet de 2001, la ligne médiane était le support sur la première ligne en-dessous et une cassure de la ligne médiane a signalé le début de la baisse. Surveillez un scénario similaire.

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