Le gouffre Autolib' pourrait coûter cher à Hidalgo

Déjà empêtrée dans la débâcle Vélib’, ce sont des révélations qui tombent mal pour la maire de Paris, Anne Hidalgo. Le journal Le Monde, dévoile aujourd’hui l’épée de Damoclès qui plane au-dessus des caisses de la capitale, agitée par le groupe Bolloré. L’entreprise qui gère les stations de la flotte Autolib’ à Paris et dans 98 communes de sa banlieue proche, réclame aux collectivités 40 millions d’euros par an, jusqu’en 2023, date à laquelle arrive à son terme son contrat de délégation de service public.

Le vers était dans le fruit. Quand en 2011, l’ancien maire de Paris, Betrand Delanoë négocie le contrat avec Vincent Bolloré pour l’installation des Autolib’, l’industriel parvient à imposer, qu’en cas d’échec commercial, il ne prendra en charge les pertes qu’à hauteur de 60 millions d’euros. Or selon les informations du Monde, le plan d’affaires établi en 2017 par Bolloré prévoit que le déficit cumulé atteindrait en 2023, 293,6 millions d’euros. Les communes pourraient donc se voir facturer 240 millions d’ici cinq ans. Et comme chaque collectivité est sommé de contribuer au prorata du nombre de stations sur son territoire, Paris serait la plus embarrassée par la facture. Viennent ensuite les communes d’Issy-les-Moulineaux, de Nanterre et de Rueil-Malmaison.

>> Pour comprendre : La vérité sur… le dérapage financier d’Autolib’

La mairie de Paris a été alertée du problème fin 2016 par le groupe Bolloré. Mais le conflit s’est envenimé, le syndicat mixte Autolib’ Vélib’ Métropole reprochant à l’industriel de gonfler son déficit en attribuant à Paris et sa banlieue des dépenses de fonctionnement, mutualisées avec d’autres activités du groupe. Finalement, la mairie de Paris a transigé et proposé de verser 40 millions d’euros d’ici 2023, loin des 40 millions par an, réclamés par Bolloré… L’offre a donc été refusée par le fabricant des voitures électriques parisiennes. 

Si les équipes municipales de Paris assurent que les négociations se poursuivent, les deux parties n’excluent pas une résolution judiciaire du conflit, devant le tribunal administratif. Ce serait ainsi la justice qui trancherait le montant des compensations accordées au groupe Bolloré. 

 

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