Le PDG d’Exxon Mobil devrait être nommé chef de la diplomatie US par Trump

Voilà au moins qui aura le mérite d’être clair. Selon NBC, Rex Tillerson, qui est le Président de Exxon Mobil depuis 2004 pourrait être nommé comme nouveau secrétaire d’Etat américain (chef du département d’État chargé des Affaires étrangères). Selon les sources de NBC, la nomination officielle pourrait intervenir la semaine prochaine.

Le Wall Street Journal affirme pour sa part que Rex Tillerson, est apparu comme le principal candidat qui pourrait retenir le choix du président élu Donald Trump pour le poste de Secrétaire d’Etat, se basant sur les propos de deux responsables de transition. L’un d’entre eux déclaré que l’homme fort d’Exxon Mobile, qui entretient des liens avec le Président russe Vladimir Poutine, apporterait une expérience de l’exécutif au rôle diplomatique.

Donald Trump a indiqué vendredi que l’ancien maire de New York, Rudy Giuliani, s’était lui-même retiré de la course au poste de chef diplomatique de la Maison Blanche.

En avril 2015, le PDG d’Exxon Mobil avait appelé le gouvernement des États-Unis à réviser ses règlements sur le forage pétrolier et gazier, affirmant que le cas échéant, le pays pourrait produire plus d’énergie qu’il n’en consomme d’ici 2030.

Grand partisan des gaz de schiste, Rex Tillerson a toutefois porté plainte contre un projet à côté de son ranch, à Bartonville, au Texas. Avec une poignée de ses concitoyens, le citoyen américain s’était opposé à la construction d’un château d’eau destiné, en particulier, à alimenter en eau les puits d’extraction de gaz de schiste situés à proximité de la petite ville prospère. Les conséquences et dégâts de la fracturation hydraulique, oui, mais pas devant sa porte …

A l’époque des faits, le PDG d’Exxon Mobil avait d’ores et déjà investi plus de 31 milliards de dollars dans l’extraction de gaz de schiste. Mais le patron d’Exxon redoutait  que les nuisances du château d’eau fassent perdre de la valeur à son luxueux ranch, évalué à plus de 5 millions de dollars. Depuis 2007, pas moins de neuf puits d’extraction avaient poussé à moins de deux kilomètres de sa propriété. Dont un appartenant à XTO Energy, un spécialiste du gaz de schiste racheté par Exxon en 2009, permettant au groupe de devenir le leader américain dans le domaine. On ne fait pas d’omelette sans casser des oeufs ….

En mai 2016, malgré la forte pression de ses actionnaires pour une meilleure prise en compte du changement climatique, Exxon n’aura pas cédé. Malgré une démonstration de force des partisans à cette adaptation lors de l’assemblée générale du géant pétrolier, le 25 mai dernier à Dallas, la résolution phare, pour la « mesure du risque carbone », a  certes été rejetée,  recueillant tout de même 38,2% de votes favorables.
En écho à l’Accord de Paris, Rex Tillerson avait alors affirmé son point de vue :  »l’objectif de deux degrés de réchauffement climatique ne repose pas sur une base scientifique« ,  ajoutant  que les événements climatiques  »pourraient être catastrophiques, mais sont encore inconnus« . Pour conclure au final « le monde va devoir continuer à utiliser des énergies fossiles, que les gens aiment ça ou pas« .

Répondant notamment à Patricia Daly, représentant 300 investisseurs institutionnels et plus de 100 millions de dollars d’actifs  pour qui :  »Tandis que le monde avance, Exxon reste encore sur le côté ».

Sources : NBC, WSJ, Le Monde

Elisabeth Studer – 10 décembre 2016 – www.leblogfinance.com

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