Le titre EDF secoué par le nouveau report de l’EPR de Flamanville

L’action EDF a été fortement impactée jeudi matin à la Bourse de Paris par le report de la mise en service de l’EPR de Flamanville, désormais planifiée au quatrième trimestre 2018 … et moyennant une hausse des couts portés à 10,5 milliards d’euros. Rappelons à titre de comparaison que le coût initial était de 3 milliards d’euros lors de l’annonce du projet.

A 09H28 (07H28 GMT), la valeur perdait ainsi 4,12% à 17,94 euros, l’indice CAC 40 progressant parallèlement de 1,18%.

A noter que peu d’actions étant échangeables en Bourse — environ 10% du capital – les mouvements pourraient en être amplifiés.

Initialement prévu pour 2012, le lancement du réacteur nucléaire de troisième génération avait déjà été reporté à plusieurs reprises depuis le début du chantier, en 2006.  En novembre 2014, EDF a annoncé un nouveau report du démarrage, à 2017. Depuis, de nouvelles difficultés ont été annoncées.
En juin dernier, la presse locale rapportait quant à elle une affirmation de la CGT laissant entendre que l’EPR ne fonctionnera pas avant 2019 ou 2020. Johanne Debunne, déléguée CGT des agents de production de l’EPR, a par ailleurs ajouté à cette date que la direction n’était pas en mesure de lui indiquer une date de démarrage. Ses inquiétudes ne cessaient de croître alors que quelques jours auparavant, l’autorité de sûreté nucléaire avait refusé la DMES ( demande de mise en service). Sans compter les problèmes identifiés sur les soupapes, les soudures et sur la cuve.

En avril, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a notamment annoncé qu’une anomalie sérieuse avait été détectée dans la composition de l’acier du couvercle et du fond de la cuve de ce réacteur nucléaire, équipements fabriqués par Areva.

Rappelons par ailleurs qu’à la mi-mai,  le producteur d’électricité finlandais TVO a annoncé qu’il renonçait à un projet de réacteur nucléaire lancé par le gouvernement en 2010, suite aux retards enregistrés sur le réacteur EPR bâti par Siemens et le géant du nucléaire français.
L’EPR finlandais a accumulé les déboires, tant et si bien que le démarrage initialement prévu en 2009 ne devrait pas avoir lieu avant 2018, désormais. Areva et TVO, qui se rejettent la responsabilité de ce retard, sont engagés dans une procédure arbitrale devant la Chambre de commerce internationale de Paris.

A la mi-avril, la Chine a quant à elle fait part de sérieux doutes quant à la sécurité des équipements nucléaires conçus par le groupe français alors que des anomalies ont été détectées dans la cuve de Flamanville. Pire encore, les Chinois ont parallèlement annoncé qu’ils ne souhaitaient plus charger de combustible dans les deux réacteurs EPR fabriqués par le groupe français sur le site de Taishan, tant qu’Areva  n’aura pas levé les inquiétudes provoquées par les observations de l’Autorité de sûreté nucléaire sur l’EPR de Flamanville.

Elisabeth Studer – 03 septembre 2015 – www.leblogfinance.com

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