Les acheteurs sont à l'affût sur le marché des bureaux

Les derniers chiffres de Knight Frank confirment que le marché de l’investissement immobilier dans le bureau a particulièrement souffert de l’épidémie de Covid et du confinement du début d’année. « 4,6 milliards d’euros ont été investis dans l’Hexagone au 3e trimestre 2020, contre un peu plus de 9 milliards d’euros au 3e trimestre 2019″ reconnait Matthieu Garreaud, co-directeur du département Investissement de Knight Frank France. En cumulé, depuis le début de l’année, la baisse est, elle aussi, étonnante, avec 16,1 milliards d’euros investis depuis janvier contre 22,1 milliards d’euros à la même époque l’an passé (-27%).

Différentes stratégies

Pourtant la chute des taux d’intérêt, sur les marchés financiers, et la volatilité accrue des titres cotés, sur les marchés actions, ont conduit davantage d’institutionnels à se pencher sur les marchés immobiliers, résidentiel et professionnel. Au cours des neuf premiers mois de 2020, ce sont ainsi 44 opérations supérieures à 100 millions d’euros qui ont été constatées, soit 10,1 milliards d’euros et 63% des investissements dans l’Hexagone. Et ce n’est sans doute pas fini. Le volume d’investissement sera sans doute compris entre 20 et 25 milliards au final. Cela reste un recul de 35% à 45% comparé à 2019. Mais, explique Sean Coghlan, directeur monde de la recherche et de la stratégie sur les marchés de capitaux du conseil JLL, « nous assistons à l’émergence de riches investisseurs très actifs à l’achat, montrant un appétit accru pour l’immobilier, et dans certains cas, pour de grosses opérations. On y trouve de nouveaux venus, attirés par des conditions de financement particulièrement favorables et une concurrence moins vive des plus gros acteurs. » Ces acheteurs actifs, explique Alice Buckingham, directrice de l’équipe Capitaux internationaux de JLL, sont très sensibles « à la stabilité qu’offre l’immobilier comparé à d’autres classes d’actifs plus volatiles, comme les actions ».

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Que cherchent-ils en France? Pour Antoine Grignon, co-directeur du département Investissement de Knight Frank France, ces acheteurs attirés par le marché français, premier marché d’Europe continentale, ont différentes stratégies: « Certains, plus averses au risque, privilégient les actifs les plus sûrs, offrant des revenus pérennes ou tirant le meilleur parti de la crise, comme la logistique, le résidentiel ou les bureaux prime. » On a ainsi vu La Française REM acheter plus de 20.000 m² (loués à Safran) à Malakoff, Primonial REIM investir dans des immeubles de « M Campus », occupés par Thales à Meudon. « D’autres », poursuit Antoine Grignon, « mettent d’ores et déjà à profit les décotes observées sur certains types de biens, ou saisissent les opportunités liées aux mutations liées à l’épidémie de Covid-19, comme sur le segment des commerces.« 

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