Les jeunes ne rêvent plus de devenir fonctionnaires

Ultime signe de la reprise, ou du moins d’une confiance retrouvée ? Nos jeunes aspirent moins à devenir fonctionnaires. C’est ce qui ressort de l’étude réalisée par l’institut Vivavoice pour l’organisation patronale CroissancePlus et BNP Paribas, et présentée en grandes pompes il y a quelques jours à Bercy, en présence de 400 jeunes âgés de 16 à 20 ans et du ministre Bruno Le Maire. Lors de cette enquête sur les jeunes et l’entreprise, 16 % des jeunes de cette génération déclarent ainsi envisager leur avenir dans la fonction publique. Il y a seulement six ans, cette proportion était de 30 %… Mieux : cette génération dit aimer l’entreprise : 67 % d’entre eux en ont une vision positive et seulement 12 % un avis négatif. Cet univers, selon eux, serait à la fois dynamique (28 %), intéressant (26 %) et « challengeant » (22 %).

Sursaut d’optimisme. Mais pas la révolution. Car à y regarder de plus près, cette génération plus friande d’entreprise n’y voit pas non plus un havre de paix et de sécurité. A leurs yeux, l’atout – et l’attente – majeur de l’entreprise, c’est d’abord de gagner de l’argent pour 45 % d’entre eux, bien avant l’épanouissement personnel (35 %) et l’acquisition de connaissances nouvelles (28 %). Et plutôt que de créer leur propre boîte, autre surprise, cette génération que l’on réduit souvent à une armada de start-uppers en herbe, avide de liberté, rêve plutôt d’être salarié (à 41 % versus 35 % qui veulent créer leur propre entreprise). Un salariat là encore synonyme de sécurité (56 %) et de moult petits avantages, tels les… tickets restaurants !

Globalement, la stabilité de l’emploi séduit d’ailleurs bien davantage que la prise de risque : créer son entreprise est considéré à 72% comme « difficile » en France par ces 16-20 ans, qui citent le manque de ressources financières personnelles, les coûts de création et les lourdeurs administratives comme premiers obstacles à une aventure d’entrepreneur. Un manque de témérité – et de peur pour l’avenir – chez ces millennials, l’on retrouve aussi dans leur attitude face à l’épargne. Ainsi, une autre enquête B2B Intelligence, cette fois auprès des 25-33 ans, et publiée cette semaine avec Air Liquide dans le cadre du salon Actionaria, révèle qu’ils jouent d’abord les valeurs sûres et souples, côté placements. Selon cette étude, seuls 6% des millennials acceptent de prendre des risques en cherchant une rentabilité élevée.

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