L’investissement des entreprises en chute de 10 % en 2015, évaluation des dégâts en cours pour 2016

Autre élément susceptible d’apporter de l’eau au moulin des pessimistes s’alarmant de la santé actuelle de l’économie mondiale : alors qu’en août 2015, l’agence de notation Standard and Poor’s tablait encore en août sur un léger repli de 1% des dépenses mondiales d’investissement des entreprises pour l’année qui vient de s’écouler, ces dernières auront au final chuté de 10 % en 2015. Principaux facteurs permettant d’expliquer un tel phénomène : l’énergie et l’industrie auront lourdement plombé la situation, le secteur pétrolier étant durement affecté par la chute du prix du baril, et les mesures de dumping chinois  dans la sidérurgie affaiblissant chaque jour un peu plus le secteur industriel.

« L’ampleur des dernières réductions a été remarquable », justifiant « une actualisation provisoire de nos projections pour évaluer l’étendue des dégâts », indique même l’agence de notation dans un communiqué.

Après avoir régressé de 3% en 2013 et de 7% en 2014, les investissements ont ainsi connu une récession aussi forte que celle observée durant la crise de 2009, revenant à leur plus bas niveau depuis 2006.

La chute a été particulièrement importante dans le secteur des hydrocarbures (-24%) et dans celui des mines et métaux (-20%), démontrant « l’extrême urgence » dans laquelle « ces entreprises gèrent les pressions sur leurs trésoreries créées par l’effondrement des prix et les surcapacités mondiales », précise S&P.

Les choses ne devraient pas s’arranger de sitôt, si l’on en croit l’agence de notation, laquelle table sur de nouveaux reculs des investissements dans les mines et métaux, prévoyant une baisse de 20% en 2016 et de 11% en 2017. Elle estime parallèlement que le secteur des hydrocarbures devraient enregistrer une baisse de 15% en 2016 avant de revenir à l’équilibre l’an prochain.

Selon les nouvelles prévisions de S&P, cette crise pèse sur le niveau global des investissements, lequel devrait chuter encore de 4% en 2016 et de 2% en 2017, ce qui les ramènerait à leur niveau de 2006.

Si l’on fait abstraction des secteurs de l’énergie et industrie, les investissements n’auront au final diminué que de 2% en 2015 et devraient repartir à la hausse de 2% cette année, tirés par les secteurs des technologies, de la santé, de l’automobile et des médias.

Sources : AFP, S&P, AOF

Elisabeth Studer – 17 mars 2016 – www.leblogfinance.com


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