L'UE va bloquer le rapprochement entre Alstom et Siemens

La Commission européenne va bloquer le projet de rapprochement entre Alstom et Siemens censé créer un champion franco-allemand du ferroviaire, a-t-on appris vendredi de sources proches du dossier. La Commission européenne devrait rendre sa décision dès le 6 février alors que la date butoir est fixée au 18 février, a dit l’une des sources.

Ce veto est motivé par le refus de Siemens de proposer des concessions supplémentaires concernant sa technologie de train à grande vitesse, selon ces sources. Les remèdes proposés par les deux groupes pour répondre aux inquiétudes de la Commission en termes de concurrence ne sont pas non plus suffisants en matière de signalisation et de matériel roulant. 

Après des semaines de spéculations, Alstom et Siemens ont rendu publics les désinvestissements proposés à la Commission européenne, qui correspondent à 4% du chiffre d’affaires de l’entité combinée. Bruxelles, chargée de veiller à ce que le redécoupage du secteur du train en Europe n’écrase pas les plus petits groupes ou ne menace les prix, s’inquiète de la position dominante que le nouvel ensemble aurait dans la signalisation ferroviaire et les trains à grande vitesse.

Combattue notamment par l’intersyndicale d’Alstom, la fusion est soutenue avec vigueur par Paris et plus discrètement par Berlin: ils veulent créer un groupe capable de rivaliser avec le géant chinois CRRC. Mercredi, le porte-parole du gouvernement français Benjamin Griveaux avait averti qu’un rejet de cette fusion par Bruxelles serait « une erreur économique et une faute politique » aussi bien qu’un « mauvais signal envoyé aux peuples européens » sur la force de résistance européenne face à la puissance industrielle chinoise.

(Sources : Agences) 

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