Magimix, spécialiste discret français du robot de cuisine haut-de-gamme

La Bourgogne, terre de gastronomie, est aussi la patrie du petit électroménager culinaire. Plus discret que le géant SEB, lui aussi natif de la région, le spécialiste du robot de cuisine Magimix a fait du haut-de-gamme sa stratégie, à partir de son usine de Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire). Depuis son premier robot multifonction, lancé en 1971, la marque commercialise des produits qu’elle veut « simples, efficaces et durables », qui sont donc parfois « plus onéreux, ce qui en fait des produits haut-de-gamme », fait valoir le directeur général Edouard de Jenlis.

Du grille-pain transparent à la machine à café Nespresso, en passant par le robot culinaire autocuiseur, référence phare du moment, la marque distribue ses produits dans un circuit de revendeurs sélectionnés. Une stratégie payante, selon son directeur général, qui met en avant une « croissance pérenne » d’environ 10% par an, qui a même atteint 20% entre 2015 et 2016.

Très discret sur ses performances, le groupe, qui comprend aussi Robot-Coupe, dédié aux équipements professionnels, ne publie jamais son chiffre d’affaires. Il indique simplement qu’il s’élève à « plusieurs centaines de millions d’euros » par an pour une production dépassant le million de pièces.

Il faut dire que le marché du petit électroménager a le vent en poupe: il a progressé de 3,2% en France en 2016 à 2,8 milliards d’euros, « porté par des produits à forte valeur ajoutée et innovants », selon le groupement des fabricants du secteur (Gifam).

Le marché des robots multifonctions est particulièrement dynamique avec environ 700.000 appareils vendus l’année dernière en France. Sur le haut-de-gamme, Magimix doit faire face à la concurrence des allemands Krups, filiale de SEB, et Vorwerk, dont le robot culinaire autocuiseur Thermomix est fabriqué en Eure-et-Loir, à moins de 300 kilomètres de là.

Risotto à l’italienne

Pour « maintenir son avance », la direction du fabricant bourguignon mise notamment sur des moteurs asynchrones, plus performants que des moteurs classiques et garantis 30 ans. Au coeur de la stratégie de l’entreprise, ils sont pour la plupart fabriqués entièrement à Montceau-les-Mines.

Magimix, qui vend la moitié de sa production à l’étranger, parie également sur l’adaptation à chaque marché. Pour le robot préparateur et cuiseur, par exemple, « nous avons dû retravailler la recette du houmous pour le Liban, ou celles du risotto et de la pâte à pizza, pour l’Italie », raconte le directeur. En Europe, l’entreprise est présente en Angleterre, aux Pays-Bas et en Italie. L’Allemagne est l’un des axes de développement. Au delà, l’Australie et le Liban sont des marchés dynamiques, mais aussi Israël « où l’on parle d’un +Magimix+ pour désigner un robot de cuisine », se félicite M. de Jenlis.

Le siège de l’entreprise et les services commerciaux se trouvent aujourd’hui à Vincennes (Val-de-Marne), mais la production et la recherche sont toujours en Bourgogne, là où ses premiers robots sont sortis des chaînes de montage. L’entreprise a doublé sa surface industrielle à Montceau il y a un peu plus d’un an, à 30.000 mètres carrés, et procédé à des embauches. Le site compte « plusieurs centaines de salariés », indique simplement l’entreprise, qui se refuse à publier le nombre exact de ses employés.

Cette présence renforcée est appréciée par Marie-Claude Jarrot, maire (LR) de la ville, qui considère que l’entreprise fait partie de l’histoire de Montceau-les-Mines et illustre « le bien savoir-faire de la ville ». C’est également « une partie intégrante de la reconversion du bassin minier, qui s’appuie aussi sur Michelin ou (le fabricant de collants) Gerbe », ajoute l’élue, pour qui « le goût du travail, l’esprit mineur » constitue un plus pour les entreprises qui viennent s’y implanter.

(Avec AFP)

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