Marchés américains : Wall Street cède au pessimisme face au coronavirus

NEW YORK, 31 janvier (Reuters) – Les principaux indices new-yorkais ont tous perdu plus de 1,5% vendredi, une journée marquée par un regain de pessimisme sur les marchés face aux répercussions potentielles de l’épidémie de coronavirus sur la croissance mondiale.

La publication de statistiques mitigées de l’économie américaine n’a pas permis de renverser la tendance à la baisse, pas plus que les résultats de grands groupes, pas tous aussi flamboyants que ceux d’Amazon, l’un des rares tires à tirer véritablement son épingle du jeu.

Le Dow Jones a fini en recul de 2,09% à 28 256,03 points (-603,41).

Le S&P-500, plus large, a subi ses plus lourdes pertes depuis le 2 octobre, soit -1,77% (58,14 points), à 3 225,52 points. L’indice est à 3% de son plus haut niveau historique atteint ce mois-ci.

Le Nasdaq Composite a pour sa part cédé 148 points (-1,59%) à 9 150,94 points.

Les marchés ont limité les dégâts en toute fin de séance à la faveur de déclarations du directeur du Centre américain de contrôle et de prévention des maladies, Robert Redfield, selon qui le risque sanitaire est faible aux Etats-Unis.

Mais, dans l’ensemble, les investisseurs craignent les conséquences du virus 2019-nCoV, qui a fait à ce jour 213 morts en Chine et s’est propagé à plus de vingt pays.

Les économistes redoutent des retombées bien plus importantes que lors de l’épidémie de Sras (syndrome respiratoire aigu sévère), également partie de Chine, qui avait coûté 33 milliards de dollars à l’économie mondiale en 2002-2003 selon els estimations. Depuis cette période, le poids relatif de l’économie chinoise n’a cessé de croître.

Les effets sont déjà perceptibles pour certaines entreprises, qui éprouvent des difficultés d’approvisionnement du fait des perturbations qu’entraînent les mesures prises pour endiguer la propagation de la maladie.

Les titres Delta Airlines et American Airlines ont perdu respectivement 2,38% et 3,17% après l’annonce, par les deux compagnies aériennes, de la fermeture temporaire des dessertes en Chine continentale.

Les dépenses de consommation ont augmenté de 0,3% en décembre, les résultats définitifs de l’enquête de l’université du Michigan montrent une amélioration du moral des ménages mais l’indice PMI de la région de Chicago est tombé à 42,9, un chiffre nettement inférieur aux attentes puisque le consensus le donnait quasi stable à 48,8.

Dans ce contexte peu propice à l’euphorie, Amazon a bondi de 7,38% au lendemain de résultats supérieurs aux attentes qui permettent au géant du commerce en ligne de repasser la barre symbolique des 1.000 milliards de dollars de capitalisation.

Les gains d’Amazon ont aidé l’indice sectoriel de la consommation non contrainte à finir dans le vert – c’est le seul dans ce cas – à +0,82%.

(Chuck Mikolajczak, version française Simon Carraud)


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