Marchés américains : Wall Street clôture en baisse après des chiffres sur l’emploi décevants

NEW YORK, 10 janvier (Reuters) – La Bourse de New York a fini en baisse vendredi de 0,46% au terme d’une séance où la cote s’est rapprochée de nouveaux niveaux records avant de basculer dans le rouge, alimenté notamment par les chiffres moins bons qu’attendus sur les créations d’emplois.

L’indice Dow Jones a cédé 133,13 points à 28.823,77.

Le S&P-500, plus large, a perdu 9,35 points, soit 0,29%, à 3.265,35. Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 24,84 points (-0,27%) à 9.178,59 points.

Sur l’ensemble de la semaine cependant, la tendance est à la hausse pour les trois principaux indices de Wall Street, marquant le soulagement des investisseurs qui redoutaient le pire après l’assassinat ciblée, vendredi dernier, du général iranien Qassem Soleimani dans une frappe américaine à l’aéroport de Bagdad.

Pour autant, les tensions demeurent après la décision de Washington d’imposer de nouvelles sanctions contre l’Iran.

« Le fait que les Etats-Unis semblent toujours agir de manière agressive à l’égard de l’Iran et conserver une ligne dure a contribué à orienter la demande vers des valeurs refuges », souligne Karl Schamotta, stratégiste chez Cambridge Global Payments à Toronto.

Le contrat à terme sur l’or américain a ainsi fini en hausse de 0,4% à 1.560.10 dollars l’once.

Aux prises de bénéfices est venue s’ajouter la déception des chiffres de l’emploi. Le rapport mensuel publié vendredi par le département du Travail fait en effet état d’un ralentissement plus marqué qu’attendu des créations d’emplois en décembre aux Etats-Unis avec 145.000 créations d’emplois non-agricoles contre un consensus de 164.000 et après 256.000 en novembre.

VALEURS

Le titre Boeing a reculé, perdant 1,91% à un peu moins de 330 dollars à la suite de la publication de centaines de messages internes particulièrement cinglants à l’égard de son 737 MAX, un appareil « conçu par des clowns placés sous la supervision de singes » selon l’un de ces échanges.

Les messages, que l’avionneur américain dit avoir dévoilés par souci de transparence, mettent également au jour les tentatives du groupe de contourner les règles de l’administration de l’aviation civile américaine (FAA) et des autorités de régulation étrangères.

Boeing peine à remettre en service le 737 MAX, cloué au sol depuis les accidents de deux exemplaires de son modèle-phare, en octobre 2018 en Indonésie puis en mars dernier en Ethiopie qui ont fait au total 346 morts.

Les déboires du 737 MAX nuisent également à Spirit Aerosystems, le premier sous-traitant de Boeing, qui projette de réduire de plus de 15% ses effectifs pour tenir compte de l’impact de la crise. Le cours du titre Spirit clôture sur un recul de 4,25% à 69,70 dollars.

« Spirit n’a pas encore été informé par Boeing du calendrier de reprise de la production du MAX ni du rythme de production », explique le DG de la firme, Tom Gentile, dans une note aux salariés que l’agence Reuters a pu consulter. « Nous prenons ces mesures pour aligner notre structure de coûts sur la baisse du rythme de production que nous anticipons par rapport à 2019. »

A l’inverse, Apple signe une nouvelle séance en hausse, gagnant 0,23% à 310,33 dollars sur la décision de Credit Suisse de relever son objectif de cours. Le titre a fini jeudi à 309,63 dollars.

PETROLE

Le pétrole est tombé sous les 65 dollars le baril, traduisant là encore le soulagement des marchés sur le front des nouvelles en provenance du Moyen-Orient.

Le baril de Brent perd 39 cents à 64,98 dollars et signe son premier recul d’une semaine à l’autre en six semaines. Le brut léger américain West Texas Intermediate (WTI) finit en recul de 52 cents à $ 59,04.

(Caroline Valetkevitch et Herbert Lash version française Henri-Pierre André)


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