Marchés américains : Wall Street confirme son rebond, les techs en vue (actualisé)

(Actualisé avec volumes, Uber en après-Bourse et autres marchés)

8 août (Reuters) – La Bourse de New York a fini en nette hausse jeudi à la faveur d’indicateurs chinois meilleurs que prévu et d’une stabilisation du yuan qui ont rassuré les investisseurs après une semaine agitée sur les marchés financiers, déstabilisés par une série d’escarmouches dans la guerre économique sino-américaine.

L’indice Dow Jones, hésitant mercredi en clôture, a cette fois gagné 371,12 points, soit 1,43%, à 26.378,19, terminant tout près de plus haut du jour de 26.383.

Le S&P-500, plus large, a pris 54,11 points ou 1,88% à 2.938,09, enchaînant une troisième séance de reprise et signant sa meilleure performance depuis deux mois.

Par rapport au plus bas de la séance de mercredi, le S&P a rebondi de 4%.

Le Nasdaq Composite s’est adjugé pour sa part 176,33 points (2,24%) à 8.039,16, sous l’impulsion des valeurs technologiques et des services de communication.

En plus des nouvelles rassurantes en provenance de Chine, une statistique américaine témoignant de la robustesse du marché du travail a apaisé les craintes de récession, contribuant au regain d’appétit pour le risque.

Le yuan, dont la glissade sous les 7 pour un dollar avait fait chuter Wall Street lundi, s’est légèrement raffermi en réaction à l’annonce d’une progression inattendue des exportations chinoises en juillet.

« La rhétorique USA-Chine s’est un peu calmée et l’attention s’est reportée sur les indicateurs économiques meilleurs que prévu », observe Yousef Abbasi, stratège chez INTL FCStone à New York. « C’est un rebond généralisé et paradoxalement c’est plutôt inquiétant car on a l’impression que les investisseurs achètent (..) juste par peur de rater la hausse. »

« Ce sont les poids lourds de la tech qui portent le rebond car ce sont eux qui avaient été massacrés », note pour sa part Bucky Hellwig, vice-président chez BB&T Wealth Management à Birmingham (Alabama). « Les investisseurs y voient des achats d’opportunité. »

Les volumes sont restés importants avec 8,08 milliards d’actions qui ont changé de mains, à comparer à une moyenne de 7,2 milliards sur les 20 dernières séances.

VALEURS

Les 11 grands indices sectoriels S&P ont fini en nette progression, emmenés par l’énergie (+2,90%), les technologiques (+2,39%) et les services de communication (+2,22%). En queue de peloton, les services aux collectivités ont tout de même pris 1,02%.

En tête du S&P 500, Advanced Micro Devices a bondi de 16,20% après l’annonce du lancement de la deuxième génération de ses puces destinées aux centres de données.

L’indice Sox des semi-conducteurs a gagné 2,70% dans la foulée, poursuivant son rebond après une chute de 12% entre son record du 24 juillet et son plus bas de lundi, sa pire glissade en huit jours depuis 2012.

L’éditeur de logiciels Symantec s’est adjugé 12,30% en réaction à des informations sur des discussions avancées en vue du rachat par Broadcom de ses activités de cybersécurité pour les entreprises, une opération qui a été confirmée après la clôture de la Bourse.

Egalement en vue, Uber a pris 8,24% avant la publication de ses résultats à la clôture, inspiré par son concurrent Lyft (+3,00%) qui a relevé mercredi ses objectifs. Mais le titre trébuchait de 6% dans les transactions électroniques après la clôture, le géant des VTC ayant publié un chiffre d’affaires inférieur aux attentes.

La séance régulière a aussi été marquée par une chute de 8,24% du géant de l’agroalimentaire Kraft Heinz après la publication de ses résultats semestriels, marqués par une nouvelle charge de dépréciation d’un milliard de dollars.

LES INDICATEURS DU JOUR

Les inscriptions au chômage aux Etats-Unis ont baissé de 8.000 la semaine dernière, à 209.000, une diminution inattendue qui tend à confirmer le dynamisme du marché du travail en dépit du ralentissement global de l’économie.

Autre statistique publiée jeudi, les stocks des grossistes n’ont pas varié en juin, indiquant un ralentissement du rythme de la reconstitution des stocks qui pourrait peser encore sur la croissance économique.

LA SÉANCE EN EUROPE

Les Bourses européennes avaient auparavant terminé en vive hausse pour les mêmes raisons, confirmant leur rebond de la veille.

À Paris, le CAC 40, qui avait cédé près de 5,7% en trois séances avant de reprendre 0,61% mercredi, a fini sur un gain de 2,31% à 5.387,96 points, sa plus forte hausse en pourcentage depuis le 4 janvier. Le Dax a progressé de 1,68% à Francfort et le FTSE 100 de 1,21% à Londres.

L’indice EuroStoxx 50 de la zone euro a gagné 1,98%, le FTSEurofirst 300 1,42% et l’indice large européen Stoxx 600 1,66%.

ArcelorMittal (+4,69%) a affiché la meilleure performance du CAC, dont toutes les valeurs ont fini dans le vert, et STMicroelectronics a pris 4,08%.

CHANGES

L’euro, en baisse de 0,15% à 1,1180 dollar, a fléchi en fin de journée en réaction à la situation politique agitée en Italie, où le ministre de l’Intérieur Matteo Salvini demande la tenue d’élections anticipées.

La monnaie unique avait auparavant atteint un pic à plus de 1,1220 en réaction à des informations de Reuters sur une possible détente des contraintes budgétaires en Allemagne pour financer un coûteux programme climatique.

L’indice qui mesure la valeur du dollar face à un panier de devises de référence progressait de 0,1% à 97,636 en fin de séance américaine en dépit d’un tassement du dollar/yen.

Le yuan, passé lundi sous les 7,0 pour un dollar pour la première fois depuis 2008, progressait pour sa part de 0,13% à 7,0727 sur le marché « offshore ».

TAUX

Les rendements des Treasuries ont rebondi mais réduit leur avance en réaction à la demande médiocre pour une adjudication de 19 milliards de dollars d’emprunts à 30 ans.

Ce mouvement s’est ensuite accentué en fin de journée après l’appel de Matteo Salvini à la tenue d’élections anticipées en Italie, qui ravive les craintes de crise politique dans la troisième économie de la zone euro.

Le rendement des obligations à 10 ans s’inscrivait à 1,714% en fin de séance, en hausse de 2,30 points de base sur la journée mais nettement sous son plus haut du jour de 1,793% avant l’adjudication. Il avait reculé mercredi jusqu’à 1,595%, un creux depuis octobre 2016.

PÉTROLE

Dans le sillage des marchés actions, les cours du pétrole ont aussi rebondi sur le Nymex, le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) regagnant 2,84% à 52,54 dollars le baril et le Brent 2,05% à 57,38 dollars.

Le rebond a été soutenu en outre par des spéculations sur une nouvelle réduction de production des pays de l’Opep et de leurs alliés après la chute des cours, tombés la veille à leur plus bas niveau depuis janvier.

A SUIVRE VENDREDI :

(avec Caroline Valetkevitch à New York et Medha Singh à Bangalore, Véronique Tison pour le service français)


Investir – Toute l'info des marchés – Les Echos Bourse