Marchés américains : Wall Street dans le désordre avant la refonte des indices

NEW YORK, 21 septembre (Reuters) – La Bourse de New York a terminé vendredi dans le désordre avec un deuxième record de clôture consécutif pour le Dow Jones mais une séance plus difficile pour le Nasdaq, pénalisé par les poids lourds de la technologie avant la refonte des indices sectoriels du S&P-500.

L’indice Dow Jones a gagné 86,52 points, soit 0,32%, à 26.743,50 points.

Le S&P-500, plus large, a terminé quasiment inchangé (-1,08 point) à 2.929,67 points.

Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 41,28 points (-0,51%) à 7.986,96 points.

Sur l’ensemble de la semaine, le Dow Jones et le S&P-500 ont gagné respectivement de 2,18% et 0,83%, le Dow réalisant sa meilleure progression hebdomadaire depuis mi-juillet. Le Nasdaq a abandonné pour sa part 0,29%.

Le contexte reste favorable aux actions, les investisseurs paraissant minimiser l’impact sur le marché des derniers développements sur le commerce entre Washington et Pékin.

Les Etats-Unis ont bon espoir de trouver une solution pour dénouer leur contentieux avec la Chine mais aucune date n’a été fixée pour reprendre les négociations, a déclaré vendredi un responsable de la Maison blanche.

VALEURS

Les soucis du Nasdaq s’expliquent largement par l’entrée en vigueur lundi de la recomposition des indices sectoriels du S&P 500, qui verra les géants d’internet intégrer un nouvel ensemble de valeurs de la communication et des médias.

Alphabet (-1,63%), Facebook (-1,86%), Twitter (-4,52%) et Netflix (-1,14%), tous concernés, ont souffert vendredi.

« Nous voyons des investisseurs utiliser cette refonte sectorielle comme une excuse pour prendre des profits sur ces valeurs technologiques à forte croissance », indique Chad Oviatt, directeur des investissements chez Huntington Private Bank.

Les valeurs sensibles à la thématique commerciale ont en revanche progressé, à l’image de Boeing (+1,30%).

La plus forte hausse du Dow Jones est pour McDonald’s qui a pris 2,80%, les investisseurs saluant sa décision de relever son dividende de 15%.

LA SÉANCE EN EUROPE

Les Bourses européennes ont terminé en hausse une semaine faste après avoir, tout comme Wall Street, largement relativisé les derniers développements des frictions commerciales.

À Paris, le CAC 40 a clôturé sur un gain de 0,78% à 5.494,17 points, ce qui porte à 2,65% son rebond sur la semaine.

L’indice EuroStoxx 50 a pris 0,81%, le FTSEurofirst 300 s’est adjugé 0,53% et le Stoxx 600 a gagné 0,43%.

Ce dernier indice affiche une progression hebdomadaire de 1,7%, l’EuroStoxx 50 signant pour sa part une dixième séance consécutive dans le vert, une série sans précédent depuis 1997.

CHANGES

Sur le marché des changes, la livre sterling a chuté lourdement face au dollar et à l’euro après l’allocution de la Première ministre britannique Theresa May qui a évoqué la possibilité qu’aucun accord ne soit conclu entre Londres et Bruxelles sur les conditions du Brexit.

La devise britannique, qui évoluait déjà en baisse dans la matinée, a creusé ses pertes pour chuter de 1,5% face au dollar et de 1,2% face à l’euro à la clôture des marchés en Europe.

Le dollar a en profité pour reprendre des couleurs face à un panier de devises de référence après avoir touché jeudi un creux de deux mois et demi.

TAUX

Les rendements des emprunts d’Etat ont été orientés à la baisse en Europe après leur poussée des derniers jours.

Le rendement du Bund allemand à dix ans est revenu à 0,46% après avoir brièvement franchi la barre de 0,5% lors des deux séances précédentes.

Le repli a été beaucoup plus marqué pour les rendements des emprunts d’Etat italiens, celui de la dette à 10 ans ayant perdu plus de six points de base, à quelques jours de la présentation par Rome de son budget pour 2019.

Outre-Atlantique, le 10 ans américain se stabilise autour de 3,06% après un pic la veille à 3,096%, un plus haut depuis le 18 mai.

PÉTROLE

Du côté du pétrole, le baril de Brent a effacé ses gains pour terminer pratiquement à l’équilibre sur le marché new-yorkais Nymex après des informations de Reuters évoquant la possibilité d’une augmentation de la production par l’Opep et ses alliés.

Le Brent, référence du marché mondial, évolue autour de 80 dollars, son meilleur niveau en quatre ans, dans l’anticipation d’une baisse de l’offre après l’entrée en vigueur des sanctions contre l’Iran voulues par Donald Trump.

Celles-ci prendront effet le 4 novembre et l’Opep se réunit dimanche à Alger avec d’autres producteurs, la Russie notamment, pour faire le point sur la situation.

Une augmentation de la production de 500.000 barils par jour est à l’étude afin de compenser la réduction attendue de l’offre iranienne, a appris Reuters d’une source proche des discussions.

(Stephen Culp et Lewis Krauskopf, Patrick Vignal pour le service français)


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