Marchés américains : Wall Street en baisse après un indicateur décevant

(Actualisé avec précisions)

par Richard Leong

NEW YORK, 4 mars (Reuters) – Wall Street a terminé en repli lundi après l’annonce d’une baisse inattendue des dépenses de construction aux Etats-Unis, qui a été l’occasion pour les investisseurs prendre les profits accumulés dans l’espoir d’un accord commercial sino-américain.

L’indice Dow Jones a perdu 206,67 points, soit 0,79%, à 25.819,65. Le S&P-500, plus large, a cédé 10,88 points, soit 0,39%, à 2.792,81. Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 17,79 points (-0,23%) à 7.577,57 points.

Une information du Wall Street Journal parue dimanche selon laquelle Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping pourraient se rencontrer autour du 27 mars pour signer un accord sur le commerce a soutenu le marché à l’ouverture.

Mais le marché est rapidement passé dans le rouge, victime de prises de profits à la suite de l’annonce d’une baisse des dépenses de construction aux Etats-Unis, nouveau signe d’un affaiblissement de la dynamique économique à la fin de 2018.

« Nous entendons dire que nous sommes proches d’un accord commercial pour quelque chose comme la 78ème fois », souligne Paul Nolte, gérant chez Kingsview Asset Management.

« Le marché réagit comme face au berger qui crie au loup. Combien de fois le gouvernement va-t-il pouvoir annoncer qu’il est proche d’un accord et obtenir une réaction positive? »

L’optimisme concernant les relations commerciales entre Washington et Pékin et la perspective d’une pause dans le cycle de hausse des taux de la Réserve fédérale américaine ont fait grimper le S&P-500 de plus de 11% depûis le début de l’année.

Des intervenants estiment aujourd’hui que les 2.800 points, franchis en séance, représentent un seuil de résistance clé.

VALEURS

L’indice S&P de la santé, qui a sous-performé l’an dernier, a accusé la plus forte baisse sectorielle, de 1,3%.

Aux valeurs, Tesla a cédé 3,20% après sa chute de 8% vendredi à la suite de l’annonce que le groupe automobile accuserait une perte au premier trimestre.

AT&T a perdu 2,69% après l’annonce d’une restructuration de HBO, le groupe de télévision payante de l’opérateur télécoms.

Amazon.com en revanche a terminé en hausse de 1,46%. Le groupe va ouvrir des dizaines d’épiceries à travers les Etats-Unis avec l’ambition de se développer sur le segment de l’alimentation, selon le Wall Street Journal.

De même, Kraft Heinz a gagné 2,56% alors que Morgan Stanley a relevé sa recommandation sur le titre à « neutre », jugeant la prévision d’Ebitda 2019 du groupe d’agroalimentaire raisonnable voire même peut-être réservée. L’action a perdu le quart de sa valeur depuis le début de l’année.

LES INDICATEURS DU JOUR

Aux Etats-Unis, les dépenses de construction ont reculé de manière inattendue en décembre, avec un recul des projets aussi bien dans le privé que dans le public, ce qui constitue un signal supplémentaire de l’affaiblissement de la dynamique de la croissance économique à la fin de l’année dernière.

LA SÉANCE EN EUROPE

Les Bourses européennes ont terminé lundi en ordre dispersé, des doutes subsistant malgré les progrès dans les négociations commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, avec la perspective d’un sommet Trump-Xi en fin de mois.

À Paris, l’indice CAC 40 a gagné 0,41% à 5.286,57 points et le Footsie britannique a pris 0,39%. Mais le Dax allemand a cédé 0,08%. L’indice EuroStoxx 50 a avancé de 0,15%, le FTSEurofirst 300 de 0,27% et le Stoxx 600 de 0,23%.

TAUX

Le rendement de l’obligation du Trésor américain à 10 ans cède trois points de base autour de 2,72% après avoir touché un pic d’un mois la semaine dernièure tandis que celui du Bund à 10 ans était stable à près de 0,16%.

CHANGES

Le dollar monte pour la quatrième séance d’affilée (+0,1%) face à un panier de devises de référence, porté par les espoirs d’un accord entre Washington et Pékin sur le commerce.

De plus, Donald Trump a renouvelé samedi ses critiques de la Réserve fédérale américaine, déclarant que la politique de resserrement monétaire de la Fed avait contribué à la fermeté du dollar et porté atteinte à la compétitivité des Etats-Unis.

L’euro recule de 0,3% et se traite autour de 1,1342 dollar. Certains économistes attendent une nouvelle salve de financements à bas coût de la Banque centrale européenne (BCE) lors de sa réunion de politique monétaire prévue jeudi.

« Face aux anticipations de mesures aussi accommodantes de la BCE cette semaine, (son président) Mario Draghi aura du mal à répondre aux attentes du marché et cela pourrait faire monter l’euro », note toutefois Valentin Marinov (Credit Agricole).

PÉTROLE

Les informations sur des avancées dans les négociations commerciales sino-américaines soutiennent également les cours du pétrole, avec le Brent du mer du Nord à 65,58 dollars (+0,78%) et le brut léger américain à 56,45 (+1,18%).

A SUIVRE MARDI:

La journée de mardi sera chargée en indicateurs, notamment les enquêtes PMI sur l’activité des services dans la zone euro, très suivies en ces temps de ralentissement économique. (Avec Lewis Krauskopf, Juliette Rouillon pour le service français)


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