Marchés américains : Wall Street en légère hausse, espoirs sur le commerce (actualisé)

(Actualisé avec volumes, Wells Fargo, autres marchés)

28 mars (Reuters) – La Bourse de New York a fini en hausse jeudi, soutenue par des signes d’avancées dans les négociations commerciales sino-américaines, mais les gains ont été limités par les inquiétudes sur la croissance après une révision à la baisse plus forte que prévu du PIB américain du quatrième trimestre.

L’indice Dow Jones a gagné 91,87 points, soit 0,36%, à 25.717,46 et le S&P-500, plus large, a pris 0,36% également à 2.815,44 points (+10,07 points).

Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 25,79 points (0,34%) à 7.669,17.

La révision à 2,2% en rythme annualisé de la croissance américaine du quatrième trimestre, contre +3,4% au trimestre précédent, est venue appuyer les inquiétudes qui se sont emparées du marché depuis le revirement de la Réserve fédérale sur ses taux la semaine dernière et l’inversion de la courbe des taux.

Sur le front commercial, des sources de l’administration Trump ont fait état de progrès dans « tous les domaines » lors des négociations qui ont repris jeudi à Pékin au niveau ministériel, mais avec des points de friction qui subsistent.

Larry Kudlow, conseiller économique à la Maison Blanche, a déclaré que les Etats-Unis pourraient supprimer certains droits de douane sur les produits chinois dans le cadre d’un compromis, tout en en laissant d’autres en place.

Le marché a aussi été soutenu par la remontée des rendements des obligations d’Etat, même s’ils restent à un niveau alarmant.

« On a des messages contradictoires sur la croissance, le commerce et les Treasuries. La croissance ralentit mais il y a peu de risque de récession, les nouvelles sur le commerce sont positives mais pas autant qu’espéraient les investisseurs et les Treasuries se stabilisent mais ce n’est pas encore ça », résume Kate Warne, stratège chez Edward Jones à St. Louis.

Quelque 6,27 milliards de titres ont été échangés à comparer à une moyenne de 7,54 milliards sur les 2à dernières séances.

VALEURS

Neuf des 11 grands indices sectoriels du S&P 500 ont fini dans le vert. Les industrielles, sensibles au dossier commercial, ont progressé de 0,77% avec des gains de 0,89% pour Caterpillar et de 0,66% pour 3M, composantes du Dow Jones.

En tête du S&P, PVH, le propriétaire de Calvin Klein, a bondi de 14,76% après la publication de résultats trimestriels meilleurs qu’attendu.

Plus forte baisse du S&P, Nielsen Holdings a chuté de 11,15% après des informations selon lesquelles la firme de capital-investissement Blackstone Group a renoncé à soumettre une offre sur la société d’études.

Ford s’est adjugé 1,74% après l’annonce d’une coopération avec Volkswagen dans les pickups.

Après la clôture, la banque Wells Fargo s’adjugeait 2,7% en réaction à l’annonce surprise de la démission de son directeur général Tim Sloan.

LES INDICATEURS DU JOUR

Le produit intérieur brut des Etats-Unis a crû de 2,2% en rythme annualisé au quatrième trimestre, au lieu d’une précédente estimation de 2,6%, selon les chiffres définitifs publiés par le département du Commerce. Les économistes interrogés par Reuters anticipaient 2,4%.

Du côté du marché du travail, les inscriptions hebdomadaires au chômage ont diminué la semaine dernière à 211.000 contre 216.000 la semaine précédente, a annoncé le département du Travail. Les économistes attendaient en moyenne 225.000 inscriptions au chômage.

Sur le marché immobilier, les promesses de vente dans l’ancien ont affiché une baisse inattendue en février et la forte hausse du mois précédent a été révisée vers le bas, selon la National Association of Realtors (NAR).

LA SÉANCE EN EUROPE

Les Bourses européennes avaient auparavant terminé en léger recul au terme d’une séance hésitante.

À Paris, l’indice CAC 40 a terminé en baisse de 0,09% à 5.296,54 points. Le Footsie britannique a cédé 0,56% et le Dax allemand 0,08%.

L’indice EuroStoxx 50 a perdu 0,05%, le FTSEurofirst 300 0,20% et le Stoxx 600 0,12%.

Les banques, en vue mercredi, ont mené la baisse avec un recul de 1,27% pour leur indice sectoriel.

TAUX

Après un nouveau creux de 15 mois, le rendement des Treasuries à 10 ans est remonté jeudi mais en restant sous celui des T-Bills à trois mois, prolongeant ainsi l’inversion de la courbe des taux qui est souvent perçue comme un signe avant-coureur d’une récession.

En fin de séance le rendement du 10 ans s’établissait à 2,39%, en hausse de deux points de base, après avoir reculé dans la nuit à un plus bas depuis décembre 2017 de 2,34%.

Les Treasuries ont fortement monté, entraînant une baisse de leurs rendements, depuis que la Fed a renoncé la semaine dernière à sa projection de nouvelles hausses de taux en 2019.

Après d’autres, John Williams, le président de la Fed de New York, a jugé « peu élevé » le risque de récession en 2019 ou 2020 et affirmé qu’il ne fallait pas trop déduire de l’inversion de la courbe.

Les futures sur les taux intègrent une probabilité à 71% d’une baisse de taux d’ici décembre, selon le baromètre FedWatch de CME Group.

CHANGES

La révision à la baisse du PIB américain n’a pas empêché le dollar de progresser pour la troisième séance consécutive, soutenu par la faiblesse d’autres devises. L’indice dollar, qui mesure l’évolution du billet vert face à six monnaies de référence, a gagné 0,5% à 97,230 après un plus haut de deux semaines de 97,304.

L’euro a cédé 0,2% à 1,1224 dollar, affaibli par les spéculations sur des mesures de la Banque centrale européenne pour atténuer l’impact de ses taux négatifs sur les banques. La monnaie unique se maintient toutefois au-dessus de son creux de 21 mois de 1,1167 touché il y a quelques semaines.

« Les conditions économiques mondiales inquiètent de plus en plus, surtout au détriment de la zone euro. Le dollar profite de la faiblesse des autres devises », dit Manuel Oliveri, analyste changes au Credit Agricole.

Le sterling, pris dans l’imbroglio du Brexit, est passé sous 1,310 dollar.

La livre turque, à nouveau attaquée à l’approche des élections de dimanche en Turquie, a perdu jusqu’à 5%.

PÉTROLE

Les cours du pétrole ont terminé en repli à New York, mais nettement au-dessus de leurs plus bas du jour, après des déclarations du président Donald Trump qui a exhorté l’Opep à augmenter sa production de brut pour faire baisser les prix.

Le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) a fini sur un repli de 0,19% à 59,30 dollars le baril, bien au-dessus de son plus bas du jour de 58,20, et le Brent a pratiquement effacé ses pertes, ne cédant en clôture qu’un cent à 67,82 dollars après un creux à 66,54.

Les cours se sont appréciés de plus de 25% depuis le 1er janvier, en route pour leur meilleur trimestre depuis dix ans.

TAUX

La fermeté du dollar a pénalisé l’or qui a reculé à un plus bas de deux semaines. Le métal fin cédait 1,5% à 1.290,21 dollars sur le marché spot au moment de la clôture à Wall Street.

Le palladium a perdu plus de 6%, comme la veille, sous le poids de prise de bénéfice. Le métal utilisé dans les pots catalytiques est retombé de plus de 250 dollars depuis son record récent à 1.620,52 dollars.

A SUIVRE VENDREDI :

La journée sera chargée en indicateurs au Japon et des deux côtés de l’Atlantique mais l’actualité devrait être dominée par le troisième vote des députés britanniques sur l’accord de Brexit négocié par la Première ministre Theresa May, qui a mis sa démission dans la balance. Selon Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne, les marchés sous-évaluent le risque d’un Brexit sans accord.

A Wall Street, la séance sera marquée par les premiers pas du groupe de VTC Lyft sur le Nasdaq. (avec Caroline Valetkevitch à New York et Shreyashi Sanyal à Bangalore, Véronique Tison pour le service français)


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