Marchés américains : Wall Street en mode pause avant une semaine chargée (actualisé)

(Actualisé avec volumes, Lyft et Uber, autres marchés)

29 juillet (Reuters) – La Bourse de New York a fini sur une note irrégulière lundi, dans un marché attentiste à la veille de la reprise des négociations commerciales sino-américaines et avant la décision monétaire de la Réserve fédérale, mercredi.

L’indice Dow Jones a gagné 28,90 points, soit 0,11%, à 27.221,35 mais le S&P-500, plus large, a cédé 4,89 points ou 0,16% à 3.020,97.

Le Nasdaq Composite, qui comme le S&P avait fini sur un record vendredi, a reflué pour sa part de 36,88 points (0,44%) à 8.293,33, après avoir perdu jusqu’à 1% en séance.

Le S&P 500 a progressé de 2,7% depuis le début du mois dans l’anticipation d’une baisse des taux de la Fed visant à compenser l’impact de la guerre commerciale sur l’économie.

Le redressement de l’indice en juin et juillet tient aussi à d’autres facteurs comme le fait que les résultats de sociétés du deuxième trimestre n’aient pas été étincelants au point de convaincre la Fed de garder ses munitions au chaud.

Selon les données de Refinitiv, 76% des 222 sociétés du S&P 500 qui ont publié à ce stade ont annoncé des profits supérieurs aux estimations des analystes, mais les indicateurs économiques ont été en sens inverse, justifiant si besoin est une première baisse ses taux en 10 ans.

Un assouplissement d’un quart de point est intégré dans les cours et le marché attend surtout les commentaires que fera Jerome Powell en conférence de presse mercredi à 18h30 GMT.

Selon le ton qu’adoptera la banque centrale et les perspectives qu’elle dévoilera, certains investisseurs redoutent un mois d’août volatil. Le S&P en est à 35 séances de variation quotidienne inférieure à 1%, la plus longue série de l’année et un calme plat que d’aucuns jugent inquiétant.

Aucun indicateur économique n’était à l’agenda lundi mais la semaine sera également chargée sur ce terrain avec mardi l’indice des prix PCE, jeudi l’indice ISM manufacturier et, en point d’orgue vendredi, les chiffres de l’emploi du mois de juillet.

Les investisseurs suivront également la reprise des négociations commerciales USA-Chine, mardi à Shanghai, tandis que les publications des résultats du deuxième trimestre se poursuivent avec près d’un tiers des entreprises du S&P 500 au menu cette semaine, dont Apple mardi.

Quelque 5,98 milliards d’actions ont changé de mains lundi, à comparer à une moyenne de 6,1 milliards sur les 20 dernières séances.

VALEURS

Sept des 11 grands indices sectoriels S&P ont fini dans le rouge, la plus forte baisse étant pour les financières (-0,78%), affaiblies par la perspective d’une baisse des taux.

Aidés par leur profil défensif, les services aux collectivités (+0,49%) ont signé la meilleure performance sectorielle. En hausse de 0,25%, l’indice des biens de consommation de base a signé une clôture record.

Le compartiment technologique, en tête des grands indices sectoriels cette année, a abandonné 0,05%. Apple a toutefois pris 0,93% à la veille de ses résultats, apportant un soutien au Dow Jones.

Le secteur des services de communication, en repli de 0,47%, a aussi subi des prises de bénéfice après son bond de 3% vendredi dans le sillage d’Alphabet. Facebook a reculé de 1,91%, contribuant le plus, avec Amazon.com (-1,57%), au repli du S&P et du Nasdaq.

En tête du S&P 500, le groupe pharmaceutique Mylan a bondi de 12,57% après l’annonce de sa fusion avec Upjohn, la division de génériques de Pfizer.

Ce dernier a chuté à de 3,81%, la plus forte baisse du Dow Jones, en réaction aussi à ses résultats et prévisions dont la publication a été avancée de 24 heures pour coïncider avec l’annonce de la fusion. Le numéro un américain de la pharmacie a réduit ses objectifs annuels de profit et de chiffre d’affaires.

Starbucks est retombé de 1,10% après son record de vendredi qui faisait suite à de bons résultats. JP Morgan a abaissé à « neutre » sa recommandation sur la chaîne de cafés en jugeant sa valorisation « plus que tendue. »

Lyft a cédé 2,27% : selon la chaîne CNBC, le numéro deux du groupe de VTC, Jon McNeill, s’apprête à partir. Son concurrent Uber a perdu pour sa part 1,44% après l’annonce de la suppression de 400 emplois dans ses services de vente et de marketing dans le monde, soit un poste sur cinq.

LA SÉANCE EN EUROPE

Les Bourses européennes avaient auparavant terminé proches de l’équilibre à l’exception de Londres qui a profité de la baisse de la livre, les investisseurs limitant la prise d’initiative à la veille du début de la réunion de la Fed.

À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 0,16% à 5.601,1 points. Le Dax allemand a cédé 0,02% mais le Footsie britannique a gagné 1,82%, à un plus haut d’environ un an. L’indice EuroStoxx 50 a reculé de 0,03% alors que le FTSEurofirst 300 a avancé de 0,20% et le Stoxx 600 de 0,03%.

TAUX

Dans l’attente des annonces de la Fed, les rendements des Treasuries se sont contentés de suivre leurs équivalents européens à la baisse. « Certains espèrent encore une baisse de taux de 50 points de base mais je ne pense pas que ce sera le cas », dit Stan Shipley, stratège taux chez Evercore ISI à New York. « Toute la question sera de savoir ce que la Fed dira sur ses intentions futures. »

Le rendement des obligations à 10 ans a reculé à 2,058% contre 2,081% vendredi soir et celui des emprunts à 30 ans à 2,584% contre 2,601%. Sur la partie courte de la courbe, le rendement des notes à deux ans s’est tassé à 1,843% contre 1,870%.

« On risque de dériver à la baisse jusqu’à l’annonce de mercredi. Il y a la crainte d’une déception », ajoute Tom Simons, stratège pour les marchés monétaires chez Jefferies à New York.

CHANGES

La perspective d’une première hausse des taux directeurs américains depuis la crise financière a permis au dollar de se maintenir près d’un plus haut en deux mois. L’indice dollar a grignoté 0,04% à 98,05, assez pour signer une septième séance consécutive de hausse.

L’euro, tombé jeudi dernier à plus bas depuis mai 2017 de 1,110 dollar, a repris 0,18% à 1,1145 alors que le yen a cédé du terrain à la veille de la décision monétaire de la Banque du Japon.

L’événement du jour a été la glissade de plus de 1% du sterling à 1,2213 dollar, un plus bas depuis mars 2017, dans la crainte d’un Brexit sans accord. La devise britannique, qui s’échangeait à 1,50 dollar le jour du référendum de 2016, a perdu plus de deux cents et demi depuis que Boris Johnson est devenu Premier ministre mercredi dernier.

PÉTROLE

Les cours du pétrole ont terminé en hausse sur le Nymex, la perspective d’une baisse de taux aux Etats-Unis ayant relégué au second plan le scepticisme sur les négociations commerciales USA-Chine et les craintes de ralentissement de la croissance mondiale.

Le contrat septembre sur le brut léger américain a gagné 1,19% à 56,87 dollars le baril et le Brent de mer du Nord s’est apprécié de 0,39% à 63,71 dollars.

A SUIVRE MARDI :

La journée sera chargée sur tous les fronts avec des indicateurs dont la première estimation de la croissance française du deuxième trimestre et l’indice des prix PCE aux Etats-Unis, des résultats de sociétés parmi lesquels L’Oréal , BP ou Bayer en Europe et Apple après la clôture de Wall Street, sans oublier les banques centrales avec la décision monétaire de la Banque du Japon et le début de la réunion de la Fed. (avec Stephen Culp et Terrence Gabriel à New York, Véronique Tison pour le service français)


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