Marchés américains : Wall Street finit en hausse, bons indicateurs chinois

(Actualisé avec précisions, taux, changes, pétrole)

par April Joyner

NEW YORK, 1er avril (Reuters) – La Bourse de New York a entamé le deuxième trimestre sur une note positive lundi, des indicateurs d’activité industrielle positifs aux Etats-Unis et en Chine ayant apaisé les inquiétudes des investisseurs concernant le ralentissement de la croissance.

L’indice Dow Jones a terminé en hausse de 329,74 points, soit 1,27%, à 26.258,42. Le S&P-500, plus large, a pris 32,79 points, soit 1,16%, à 2.867,19. Le Nasdaq Composite a avancé de 99,59 points (+1,29%) à 7.828,91 points.

L’indice S&P 500 a fini le premier trimestre vendredi sur sa meilleure performance depuis 2009 dans l’espoir que Washington et Pékin s’entendent pour mettre fin à leur guerre commerciale.

L’indice de référence, qui est à 2,5% de son record de clôture du mois de septembre, présente une configuration dite de « golden cross » dans laquelle la moyenne mobile à 50 jours est passée au-dessus de la moyenne mobile à 200 jours. De nombreux investisseurs pensent que ce signal graphique pourrait annoncer de nouvelles hausses pour les marchés d’actions à court terme.

Les indices PMI d’activité chinois et américains ont ravivé l’attrait des actifs à risque, au détriment des obligations qui ont accusé lundi leurs plus fortes baisses en trois mois. « Les craintes des investisseurs d’une récession imminente ont été quelque peu apaisées après les données chinoises, puis américaines », dit Jack Ablin chez Cresset Capital Management.

Outre ces indicateurs manufacturiers, les signes d’avancées dans les négociations commerciales entre Washington et Pékin ont également contribué à la hausse des marchés d’actions.

Les Etats-Unis et la Chine ont dit vendredi avoir réalisé des progrès dans leurs négociations commerciales, que Washington a qualifiées de « sincères et constructives ». Après la visite du secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, et du représentant au Commerce, Robert Lighthizer, la semaine dernière à Pékin, ce sera au tour du vice-Premier ministre chinois Liu He de se rendre à Washington dans les prochains jours.

VALEURS

Comme en Europe, les valeurs les plus sensibles à la Chine se distinguaient à l’image d’AMD (+3,29%), Micron Technology (+2,23%) ou encore Boeing (+2,74%) et Caterpillar (+3,51%), plus forte hausse du Dow Jones.

L’indice des semiconducteurs de Philadelphie a fait un bond en avant de 2,57%.

De même, la décision de la Chine, annoncée dimanche, de prolonger le moratoire sur de nouvelles taxes touchant les automobiles et pièces détachées américaines, qui devait expirer le 1er avril, a dopé le secteur automobile. General Motors a pris 1,78% et Ford Motor 2,22%.

Les valeurs financières ont aussi figuré parmi les premiers contributeurs à la hausse du S&P 500, l’indice des banques ayant progressé de 2,94% à la faveur du rebond du taux des rendements des Treasuries à 10 ans.

Citigroup a gagné 3,46%, Goldman Sachs 2,40%, JPMorgan 3,34% et Morgan Staneley 3,18%.

Le géant américain des véhicules de transport avec chauffeur (VTC) Lyft a chuté de 11,85% pour finir sous son prix d’introduction pour son deuxième jour en Bourse.

Les valeurs du secteur des casinos ont à contrario profité des chiffres montrant que les revenus du jeu à Macao ont atteint en mars leur plus haut niveau depuis le début de l’année. L’action Wynn Resorts notamment a bondi de 8,40%.

LES INDICATEURS DU JOUR

Les indices PMI d’activité manufacturière en Chine ont montré un rebond inattendu en mars. Celui calculé par Caixin/Markit est ressorti à 50,8 alors que les économistes interrogés par Reuters l’attendaient inchangé à 49,9. Il a confirmé l’indice officiel, paru dimanche, qui s’est établi à 50,5 après un plus bas de trois ans à 49,2 en février.

Aux Etats-Unis aussi les données publiées lundi ont rassuré.

La croissance de l’activité dans le secteur manufacturier -s’est accélérée plus rapidement qu’attendu au mois de mars avec la remontée de la production, des nouvelles commandes et des recrutements, montre lundi l’enquête mensuelle de l’Institute for Supply Management (ISM).

En février, les dépenses de construction ont augmenté de 1,0%, leur troisième mois consécutif de hausse, pour atteindre leur plus haut niveau depuis neuf mois.

Seule ombre au tableau, les ventes au détail aux Etats-Unis ont subi en février une baisse inattendue de 0,2%, tandis que les stocks des entreprises dans le pays ont augmenté plus fortement que prévu, de 0,8%, en janvier, alors que leurs ventes ne progressaient que modérément.

LA SÉANCE EN EUROPE

Les Bourses européennes ont également terminé en nette progression, grâce aux indicateurs chinois et à l’espoir d’un accord rapide sur le commerce entre Pékin et Washington.

À Paris, le CAC 40 a gagné 1,03% à 5.405,53 points, le Footsie britannique a pris 0,52% et le Dax allemand 1,35%. L’indice EuroStoxx 50 a avancé de 1%, le FTSEurofirst 300 de 1,1% et le Stoxx 600 de 1,21%, meilleure performance depuis le 15 février.

Les compartiments exposés à la Chine ont prospéré, l’indice Stoxx des ressources de base et celui de l’automobile prenant respectivement 3,63% et 3,31%.

TAUX

L’amélioration de la conjoncture a entraîné la plus forte chute des obligations du Trésor américain en trois mois, ce qui a fait mécaniquement remonter les rendements.

Le rendement des Treasuries à dix ans est remonté à plus de 2,5% peu après la clôture de Wall Street, en hausse de près de neuf points de base par rapporté à vendredi, après son plus bas depuis fin 2017 touché jeudi à 2,34%.

« La baisse des rendements (la semaine dernière) était un peu excessive », souligne Justin Lederer de Cantor Fitzgerald.

Le rendement à 10 ans a accentué ses gains après l’annonce de l’indice manufacturier américain supérieur aux attentes.

L’écart entre les rendements à dix ans et à trois mois est redevenu positif après une semaine d’inversion interprétée comme un signal avant-coureur de récession.

En Europe, le taux du Bund allemand à dix ans a rebondi, tout en restant légèrement négatif, à -0,025%.

CHANGES

La reprise dans l’industrie américaine a propulsé le dollar à un pic de trois semaines face à l’euro.

De son côté, la livre sterling a repassé la barre de 1,30 dollar sous laquelle elle était tombée vendredi à la suite de l’annonce du nouveau rejet de l’accord de Brexit par le Parlement britannique. Elle se traite à autour de 1,3116 dollar.

A la suite de ce nouveau rejet, le Royaume-Uni devrait quitter l’UE sans accord le 12 avril à 22h00 GMT sauf si Londres présente d’ici là une alternative et demande un nouveau report.

Les députés britanniques se sont réunis de nouveau ce lundi pour voter sur des solutions alternatives à l’accord de retrait conclu en novembre dernier entre Theresa May et l’Union européenne après un an et demi de négociations.

PÉTROLE

Le pétrole a gagné de plus de 2%, porté par des signes de contraction de l’offre et par les bons indicateurs économiques.

Les contrats de référence ont poursuivi leur hausse, à de nouveaux pics de l’année, après avoir signé au premier trimestre une de leurs meilleures performances depuis près de dix ans.

Le baril de Brent de la mer du Nord évolue à plus de 69 dollars (+1,55 dollar) et le brut léger américain (WTI) est repassé au-dessus de 61,50 dollars (+1,56 dollar).

A SUIVRE MARDI : (Avec Sruthi Shankar et Shreyashi Sanyal à Bangalore, Juliette Rouillon pour le service français)


Investir – Toute l'info des marchés – Les Echos Bourse