Marchés américains : Wall Street monte un peu, les techs brillent, la conjoncture pèse (actualisé)

3 avril (Reuters) – La Bourse de New York a fini mercredi en légère hausse, des indicateurs peu rassurants atténuant l’effet des espoirs d’un accord commercial entre Washington et Pékin.

Le regain d’appétit pour le risque, plus net en Europe qu’aux Etats-Unis, a été accompagné par une progression des rendements obligataires des deux côtés de l’Atlantique.

L’indice Dow Jones a gagné 39 points (0,15%) à 26.218,13.

Le S&P-500, plus large, a pris 6,16 points, soit 0,21%, à 2.873,40 après s’être un moment retourné à la baisse.

Le Nasdaq Composite, très sensible à la thématique commerciale, a avancé de son côté de 46,86 points (0,60%) à 7.895,55.

Les négociations commerciales entre les Etats-Unis et la Chine ont progressé la semaine dernière et les deux parties veulent combler dès cette semaine le fossé qui les sépare, a déclaré mercredi le conseiller économique de la Maison blanche, Larry Kudlow.

Ces discussions se poursuivent à Washington, sous la conduite du représentant américain au commerce, Robert Lighthizer, et du secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin.

Selon Larry Kudlow, le vice-Premier ministre chinois Liu He et ses conseillers vont rester trois jours à Washington et leur séjour pourrait se prolonger.

VALEURS

Dans ce contexte, l’indice de référence des semi-conducteurs a pris jusqu’à plus de 3% pour battre en séance son record absolu.

Advanced Micro Devices a bondi de 8,49%, la plus forte progression du S&P-500, et Intel a pris 2,06%. Les deux titres ont été portés en outre par une recommandation de Nomura Instinet, qui a entamé son suivi sur ces valeurs avec un conseil à l’achat.

« Les techs et les semi-conducteurs sont une part importante de ce qui est fabriqué par la Chine et consommé par les Etats-Unis », commente Michael Antonelli, stratégiste de marché chez Robert W. Baird. « La tendance sur le cours de ces actions est considérée comme positive ».

Facebook a en revanche cédé 0,4%. Le titre s’est retourné à la baisse après les annonces de la société de cybersécurité UpGuard, qui a annoncé que des millions de données d’utilisateurs du réseau social avaient été affichées par mégarde à la vue de tous sur des serveurs d’informatique dématérialisée (« cloud ») d’Amazon.

Le S&P et le Dow Jones ont souffert pour leur part d’indicateurs conjoncturels décevants.

LES INDICATEURS DU JOUR

L’indice ISM d’activité dans les services aux Etats-Unis est ressorti à un niveau inférieur aux attentes en mars, à son plus bas niveau depuis août 2017, et les créations d’emplois dans le secteur privé ont également été plus faibles que prévu, au plus bas depuis juillet 2017, selon l’enquête ADP.

L’activité dans le secteur privé dans la zone euro est aussi restée morose le mois dernier, selon les enquêtes PMI auprès des directeurs d’achats, ce qui suggère que la dégradation observée dans le secteur manufacturier se propage à celui des services.

Ces indicateurs n’ont néanmoins pas terni l’optimisme ambiant.

LA SÉANCE EN EUROPE

À Paris, l’indice CAC 40 a terminé en hausse de 0,84% à 5.468,91 points, à son plus haut niveau de clôture depuis début octobre.

Le Footsie britannique, à la traîne en raison d’un rebond de la livre dans l’espoir d’une avancée sur le Brexit, a pris 0,37% et le Dax allemand a progressé de 1,7%, porté notamment par l’automobile.

TAUX

Le Bund allemand à 10 ans a grimpé de plus de dix points de base à 0,011%, son retour en territoire positif ayant été favorisé par les nouvelles sur les négociations sino-américaines et l’espoir d’un Brexit moins dur.

Les rendements des obligations du Trésor américain sont également repartis en hausse après une détente mardi. Ils ont brièvement réduit leurs gains en séance à la suite de la publication de l’indice ISM.

Le rendement des Treasuries à 10 ans reprend trois points de base à 2,51%.

CHANGES

L’euro est remonté par rapport au dollar, autour de 1,124 dollar.

Le dollar cède pour sa part 0,3% face à un panier de devises de référence après avoir grimpé la veille à un pic de plus de trois semaines.

La livre sterling progresse un peu face au dollar et est inchangée face à l’euro après l’annonce d’une rencontre entre la Première ministre britannique, Theresa May, et le chef de file de l’opposition travailliste, Jeremy Corbyn, qui n’a finalement pas donné grand-chose.

PÉTROLE

Les cours du brut ont terminé en légère baisse sur le Nymex, l’espoir d’un accord commercial entre les Etats-Unis et la Chine ayant atténué les effets négatifs de l’annonce d’une hausse inattendue des stocks de brut aux Etats-Unis la semaine dernière.

Le contrat mai sur le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) a perdu 12 cents, soit 0,19%, à 62,46 dollars le baril.

Le Brent à échéance en juin a cédé six cents (0,09%) à 69,31 dollars.

A SUIVRE JEUDI :

La politique monétaire reviendra jeudi sur le devant de la scène avec le compte-rendu de la réunion de mars de la Banque centrale européenne.

Egalement à l’agenda, les commandes à l’industrie allemande en février et les chiffres hebdomadaires des inscriptions au chômage aux Etats-Unis.

(Patrick Vignal pour le service Marchés, avec April Joyner à New York)


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