Marchés américains : Wall Street soutenue par le commerce, attend la Fed et les résultats (actualisé)

(Actualisé avec taux, changes, pétrole, précisions)

par Noel Randewich

NEW YORK, 22 juillet (Reuters) – Wall Street a terminé en hausse lundi, dans l’espoir d’une reprise des difficiles négociations commerciales entre Washington et Pékin, dans un climat qui reste toutefois prudent à l’approche des réunions des grandes banques centrales et avant une salve de résultats, dont ceux de Facebook et d’Amazon.

L’indice Dow Jones a pris 17,70 points, soit 0,07%, à 27.171,90. Le S&P-500, plus large, a gagné 8,42 points, soit 0,28%, à 2.985,03, remontant vers son record de 3.017,80 points atteint le 15 juillet. Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 57,65 points (+0,71%) à 8.204,14 points.

Des informations évoquant une reprise des négociations en face-à-face entre Washington et Pékin ont soutenu le moral des investisseurs, tandis que les tensions avec l’Iran favorisaient les valeurs de l’énergie à l’instar du pétrole.

Selon le South China Morning Post, le représentant américain au Commerce, Robert Lighthizer, et le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, iraient à Pékin la semaine prochaine pour y rencontrer le vice-Premier ministre chinois Liu He.

Ce regain d’espoir a bien profité aux valeurs technologiques qui sont particulièrement sensibles au commerce sino-américain.

Mais l’attente des réunions des banques centrales en Europe, aux Etats-Unis et au Japon incite à rester sur la défensive.

Le Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) se réunit jeudi et les marchés monétaires ont intégré une probabilité de 50% d’une baisse de taux 10 points de base (pdb).

De son côté, la Réserve fédérale américaine tient son comité de politique monétaire la semaine prochaine et une baisse de taux d’au moins 25 pdb est largement attendue à cette occasion.

« Les marchés peinent à préserver leurs gains sachant que les investisseurs commencent à s’inquiéter de l’issue des réunions à venir des banques centrales. La question clé, dans un marché par ailleurs calme, est de savoir ce que la BCE et la Fed vont décider de faire », souligne Chris Beauchamp, analyste chez IG.

L’espoir d’une baisse des taux d’intérêt a permis aux grands indices américaine de repartir à la hausse, après une période de baisse au mois de mai, pour atteindre des niveaux record.

La publication d’une nouvelle série de résultats a aussi été un facteur de soutien: Facebook a gagné 2% avant les siens, mercredi après-Bourse. Amazon.com et Alphabet, maison mère de Google, ont pris respectivement 1,07% et 0,68% avant leurs publications, prévues jeudi.

Environ 30% des sociétés du S&P-500 doivent publier leurs comptes cette semaine et les bénéfices sont désormais attendus en hausse d’environ 1%, selon les données Refinitiv IBES.

La saison des résultats du deuxième trimestre a été mitigée jusqu’à présent, marquée par des inquiétudes quant à la rentabilité des banques dans un contexte de faibles taux d’intérêt, alors que des groupes comme Microsoft et IBM ont annoncé des résultats meilleurs que prévu.

VALEURS

La perspective d’une reprise des négociations entre Américains et Chinois a contribué à la hausse des technologiques (+1,22%, plus forte hausse sectorielle du S&P-500) et de l’indice des semiconducteurs de Philadelphie (+1,98%).

Les fabricants de puces ont été soutenus en outre par l’annonce de la tenue d’une réunion ce lundi entre Larry Kudlow, conseiller économique de la Maison blanche, et des représentants du secteur au sujet de l’interdiction des ventes au chinois Huawei. Applied Materials a terminé en progression de 6,11% et Micron en hausse de 3,67%.

Dans le secteur, Intel, Texas Instruments et Xilinx publient leurs comptes cette semaine.

Boeing a cédé 1,06% et pesé sur le Dow. l’agence de notation Fitch ayant abaissé sa perspective sur la note de l’avionneur, qui est passée de « stable » à « négative », face aux incertitudes sur la remise en service de son avion 737 MAX.

Halliburton en revanche s’est adjugé 9,24%, plus forte hausse de l’indice S&P. Le groupe parapétrolier a annoncé un bénéfice net en forte baisse mais meilleur que prévu, la hausse de ses revenus à l’international ayant compensé une faiblesse en Amérique du Nord, son principal marché.

LES INDICATEURS DU JOUR

Aucun indicateur majeur n’était à l’agenda du jour.

LA SÉANCE EN EUROPE

Les Bourses européennes, elles aussi en attente, avaient terminé auparavant en petite hausse, dans de maigres volumes.

À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse de 0,26% à 5.567,02 points. Le Footsie britannique a pris 0,08% et le Dax allemand 0,24%.

L’indice EuroStoxx 50 a progressé de 0,28%, le FTSEurofirst 300 de 0,07% et le Stoxx 600 de 0,13%.

TAUX

La perspective d’une politique monétaire plus accommodante en Europe et aux Etats-Unis a pesé sur les rendements obligataires. Celui des Treasuries américains à 10 ans a cédé plus de deux points de base, à 2,03% avant de se stabiliser à son niveau de vendredi, à 2,05%.

Le taux allemand à 10 ans a fini à -0,344%, un plus bas depuis le 10 juillet, après avoir ouvert à -0,319.

Contre la tendance, le 10 ans italien a pris plus de six points de base à 1,656%, réagissant aux tensions au sein du gouvernement de coalition en Italie.

CHANGES

Les variations ont été très limitées sur le marché des changes, où l’euro évoluait à 1,1210 dollar en attendant les décisions de la Réserve fédérale américaine et de la Banque centrale européenne. Le dollar avançait légèrement (+0,14%) face à un panier de devises internationales.

PÉTROLE

Les cours du pétrole progressent dans la crainte de perturbations de l’approvisionnement en brut à la suite des tensions dans le détroit d’Ormuz après la saisie vendredi par l’Iran d’un pétrolier battant pavillon britannique.

Le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) gagne 1,06% à 56,22 dollars le baril et le Brent prend x% à 63,26 dollars.

A SUIVRE MARDI : (Avec Amy Caren Daniel et Karina Dsouza à Bangalore, Juliette Rouillon pour le service français)


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