Nestlé UK : suppression de postes et transfert en Pologne suite au Brexit

Effet Brexit  qui ne veut pas dire son nom ? La filiale britannique de Nestlé a annoncé une restructuration de ses activités de confiserie, entraînant la suppression de postes au Royaume-Uni et le transfert de certaines activités d’un de ses sites britanniques vers la Pologne.

Les mesures concernent les sites de York, Fawdon, Halifax et Girvan. Elle devraient conduire à une suppression de près de 300 postes d’ici 2018. avec un flegme tout britannique, la filiale de Nestlé indique dans son communiqué s’attendre à des départs volontaires. Une période de consultation de 45 jours sera entamée dès que possible avec les syndicats et les représentants du personnel, nous dit-on.

La réorganisation inclut le transfert de la production des biscuits Blue Riband du site de confiserie de Fawdon, situé dans la région de Newcastle et considéré comme le plus complexe par Nestlé vers une usine polonaise.

La filiale britannique précise par ailleurs faire « ces propositions » pour que «  ces sites opèrent de façon plus efficace et restent compétitif dans un environnement externe qui change rapidement ». Une manière d’indiquer à demi-mots que les conséquences du Brexit ont fortement pesé dans la balance.

Rappelons qu’à l’heure actuelle, Nestlé emploie 8,000 personnes au Royaume-Uni. La filiale britannique vient d’ouvrir un site réaménagé à Tutbury, dans le Derbyshire. Une implantation loin d’être neutre face aux conséquences financières d’une sortie de l’Union européenne.

En août dernier, Paul Bulcke, le patron de Nestlé interrogé par le Telegraph sur les conséquences qu’aurait selon lui le résultat du référendum sur son entreprise a troqué inconsciemment l’anglais pour l’allemand , comme pour donner plus de poids à sa réponse.

Ne quittant la langue de Goethe qu’après une remarque de son chargé de communication à ce sujet, le dirigeant qui parle six langues couramment s’en est sorti par une pirouette en indiquant que chaque fois qu’une question difficile lui été adressée, il pensait toujours qu’elle provenait d’un Allemand.
Mais selon le Telegraph, sa question aurait avant tout pris de court Paul Bulcke. Lequel a admis que la question d’une sortie britannique de l’UE avait d’ores et déjà nécessité de soulever plusieurs défis.

La faiblesse de la livre a en effet augmenter le prix des importations. Un élément non négligeable pour le géant de l’agro-alimentaire même si Nestlé détient une barrière naturelle » au Royaume-Uni, la majeure partie de ce qu’elle y produit étant consommée sur place.

Admettant que le groupe était ouvert à toutes les options ouvertes, Paul Bulcke avait alors souhaité lancer message clair à ses salariés, affirmant que Nestlé serait présent en Grande-Bretagne sur le long terme.
« Nous sommes là depuis 150 ans et depuis toutes ces années passées au Royaume-Uni, nous avons eu de bons et bons et mauvais moments. Lorsque nous nous engageons avec un pays, nous sommes là pour toujours » avait-il martelé.

« Nous allons régler la situation et nous comptons sur tous les travailleurs britanniques pour participer au projet. « Nous ne pouvons pas affirmer que rien ne s’est passé, mais il existe toujours des façons d’être pertinent pour le personnel de notre entreprise » avait-il ajouté. Indiquant ne pas vouloir agir en vue d’un gain court-terme. Comparant le Brexit à une » patate chaude « , le patron de Nestlé demandait alors instamment aux politiques de travailler à l’amiable sur le divorce entre l’UE et le Royaume-Uni.

Selon lui, lors du référendum, le résultat a été dicté par une analyse court terme au détriment du long terme. Il s’agit pour lui d’une véritable « maladie » de la société actuelle. Il estime enfin que « le fait que les gouvernements et les États accumulent des dettes relève du même esprit ».

Sources : AWP, Nestlé UK, The Telegraph

Elisabeth Studer – 24 avril 2017 – www.leblogfinance.com

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