Deutsche Bank n’avait pas besoin de cela … Alors que la première banque allemande, empêtrée dans de nombreux scandales, provoque d’ores et déjà l’inquiétude des investisseurs, elle n’en figure pas moins parmi la trentaine de banques allemandes citées dans les Panama Papers.
Le journal allemand Süddeutsche Zeitung indique ainsi lundi soir que l’établissement financier a eu recours aux services du cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca, au coeur d’un vaste scandale d’évasion fiscale. L’affaire a été mise au grand jour grâce au 11,5 millions de documents provenant dudit cabinet panaméen révélant que de nombreuses personnalités ont eu recours aux paradis fiscaux. Les documents, d’abord obtenus par la Süddeutsche Zeitung début 2015, ont ensuite été partagés par Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) entre 370 journalistes de plus de 70 pays.
Selon le Süddeutsche, les banques allemandes ont créé ou administré chez Mossack Fonseca plus 1.200 sociétés écran pour leurs clients. Le quotidien ajoute qu’à elle seule, la Deutsche Bank a utilisé jusqu’en 2007 plus de 400 sociétés offshore, plusieurs milliers d’Allemands ayant eu recours aux services du cabinet panaméen et l’utilisation des sociétés écran associées.
Parmi les principales autres banques allemandes ayant utilisé les services de Mossack Fonseca figurent notamment Commerzbank, Dresdner Bank et BayernLB. Le le journal indique par ailleurs que des banques régionales ont également fait appel au cabinet d’avocats, sans toutefois citer donner leur nom.
Tentant de faire amende honorable, les banques incriminées ont toutefois affirmé avoir modifié leur politique ces dernières années . Si Commerzbank déclare avoir changé de cap de façon conséquente depuis 2008, Deutsche Bank reconnaît pour sa part « complètement l’importance de ce problème », ajoutant avoir amélioré ses procédures d’accueil des clients et de vérification des personnes avec lesquelles elle fait affaires.
Berlin espère pour sa part que les révélations des Panama Papers faciliteront la lutte contre le blanchiment et la fraude fiscale. « Nous espérons que le débat actuel va contribuer à augmenter la pression », a ainsi déclaré lundi Martin Jäger, porte-parole du ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble.
Sources : AFP, Süddeutsche Zeintung
Elisabeth Studer – 05 avril 2016 – www.leblogfinance.com –
