Pays-Bas / Groningue : réduction de 10 % de la production de gaz suite aux séismes

Mauvaise nouvelle pour les Pays-Bas mais bonne nouvelle pour les riverains. A compter du mois d’octobre 2017 le pays va réduire de 10% la production du gisement de gaz naturel de Groningue, le plus grand gisement de gaz d’Europe. Une décision prise en vue de limiter le risque de tremblements de terre. L’annonce a été faite officiellement mardi par le ministre de l’Economie, dans une lettre adressée au Parlement.

A plusieurs reprises déjà, la production a à été réduite, passant de 53,9 milliards de m3 en 2013 à 24 milliards cette année. Même si les autorités néerlandaises sont accusées de ne pas avoir suffisamment mis en garde la population contre les risques sismiques liés à l’exploitation du site. Pour rappel, le gisement de Groningue découvert en 1959 est exploité par NAM, une société commune entre Shell et Exxon Mobil.

Alors que l’agence nationale en charge du secteur a prévenu mardi qu’une nouvelle baisse de la production pourrait s’avérer nécessaire, considérant toutefois que le moment n’était pas encore venu, le ministre a pris les devants, indiquant dans sa lettre ne pas vouloir attendre avant de prendre une telle mesure.

Les nombreuses secousses telluriques enregistrées aux abords du gisement agitent le pays depuis des années. Les conditions d’extraction du gaz sont particulièrement mises en cause , les différents séismes observés étant liés aux poches vides qui se multiplient sous la terre une fois le gaz extrait.

Les tremblements de terre ont démarré dans les années 1990 mais se sont accélérés ces dernières années. Face à une telle situation, les propriétaires de logements ont mené de nombreuses actions en justice en vue d’obtenir des indemnisations.

Reste que cette e réduction de la production de gaz constitue une mauvaise nouvelle pour les finances publiques néerlandaises, alors qu’en 2013 le gouvernement néerlandais avait tiré 13 milliards d’euros de ses ressources gazières.
Ces recettes ont toutefois chuté à 5 milliards d’euros en 2015, en raison de la baisse de la production et du recul des prix du gaz, la faiblesse de la demande européenne n’arrangeant pas les choses. En 2014, les Pays-Bas demeuraient tout de même le troisième pays fournisseur de gaz de la France, avec 12 % des approvisionnements de l’Hexagone derrière la Norvège (43 %) et la Russie (14 %), mais devant l’Algérie (11 %).

Les dernières analyses effectuées en septembre 2016 indiquaient quant à elles que le champ gazier serait épuisé dans 17 ans au rythme actuel d’extraction. « Le gaz naturel néerlandais est près de se tarir », avait alors déclaré Peter Hein van Mulligen, économiste en chef du Bureau central des statistiques (CBS), indiquant que 80 % des réserves avaient déjà été utilisées.

Sans attendre l’épuisement du gisement, sa production a été divisés par deux depuis 2010. En septembre dernier, le parlement néerlandais avait adopté une motion demandant au gouvernement d’évaluer chaque année si la production de gaz au gisement de Groningue peut être réduite davantage.

Elisabeth Studer – 18 avril 2017 – www.leblogfinance.com

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