Pékin interdit toute nouvelle coentreprise impliquant la Corée du Nord

Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, le 8 août 2017 à Manille-AFP/Archives/NOEL CELIS Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, le 8 août 2017 à Manille-AFP/Archives/NOEL CELIS

Pékin a annoncé avoir interdit aux firmes et ressortissants nord-coréens d’établir de nouvelles entreprises en Chine, en application des récentes sanctions internationales adoptées par l’ONU contre le régime de Kim Jong-Un.

Ce nouveau durcissement intervient alors que Pyongyang a procédé samedi au tir de trois missiles à courte portée en mer du Japon, au moment où se déroulent d’importantes manoeuvres des armées américaines et sud-coréennes dans la péninsule.

La Chine, principal allié et soutien économique de Pyongyang, avait déjà annoncé la semaine dernière la suspension de ses importations de fer, plomb et produits de la mer en provenance de Corée du Nord, après l’arrêt mi-février de ses achats de charbon.

Désormais, il sera également interdit à des investisseurs ou entrepreneurs nord-coréens d’établir en Chine toute nouvelle société, qu’il s’agisse d’une coentreprise avec un partenaire chinois ou d’une firme à capitaux étrangers, précise la notice postée tard vendredi par le ministère chinois du Commerce.

Le texte, dont l’application est immédiate, interdit également toute expansion des coentreprises existantes. Enfin, les demandes d’autorisations pour de nouveaux investissements chinois en Corée du Nord seront rejetées, ajoute le ministère.

Les entreprises établies par Pyongyang à l’étranger –sociétés de négoce ou restaurants, par exemple– constituent pour lui une cruciale source de devises.

Ces différentes mesures chinoises s’inscrivent dans le cadre de la nouvelle volée de sanctions économiques internationales contre Pyongyang, adoptées début août par le Conseil de sécurité de l’ONU et approuvées par Pékin, membre permanent du Conseil.

Ces sanctions — une riposte au tir par Pyongyang de missiles intercontinentaux en juillet– sont censées priver le pays d’un milliard de dollars de recettes annuelles et enrayer ainsi le financement de son programme nucléaire et balistique.

Or, la Chine était concernée au premier plan: destinataire l’an dernier de plus de 90% des exportations nord-coréennes, elle apporte un soutien financier vital au régime stalinien.

En pleine montée des tensions entre le régime de Kim Jong-Un et le président américain Donald Trump, celui-ci avait d’ailleurs appelé Pékin à « en faire davantage » pour intensifier la pression sur son turbulent voisin.

Washington a par ailleurs adopté cette semaine de nouvelles sanctions visant des entités chinoises.

Pékin, de son côté, met en avant sa bonne volonté: les importations chinoises en provenance de Corée du Nord ont ainsi chuté de 16% sur un an sur les sept premiers mois de 2017, selon les douanes chinoises.

La Chine, néanmoins, continue de plaider pour une solution « pacifique » et défend « un double moratoire », proposant l’arrêt simultané des essais balistiques et nucléaires de Pyongyang et des exercices militaires entre Etats-Unis et Corée du Sud.

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