Perquisitions chez Metro pour des soupçons de délits d'initiés

Le parquet allemand enquête sur le président du conseil de surveillance et le directeur général adjoint de Metro, soupçonnés d’avoir commis un délit d’initié avant l’annonce de la scission en deux du distributeur, a annoncé le groupe vendredi. La police a perquisitionné dans les locaux de Metro à Düsseldorf vendredi, a précisé le porte-parole de Metro, ajoutant que l’entreprise coopérait avec la justice.

Metro a annoncé le 30 mars 2016 son projet de scission en deux entités, regroupant pour la première ses activités dans l’alimentaire et, pour la deuxième, son électronique grand public. Cette information avait fait grimper de 12% le titre en Bourse. La BaFin, l’organisme de tutelle du secteur financier allemand, a déclaré avoir déposé plainte pour délit d’initié et manipulation de cours de l’action auprès du parquet, sans donner de noms.

Infos confidentielles?

L’enquête, dont l’hebdomadaire Der Spiegel a le premier fait état, porte sur des achats d’actions effectués en février par le président du conseil de surveillance, Jürgen Steinemann, et le directeur général adjoint, Pieter Boone. Un document boursier montre que Jürgen Steinemann a acheté 43.000 titres le 22 février 2016 pour plus d’un million d’euros à l’époque. Pieter Boone, qui siège aussi aux conseils d’administration des suisses Barry Callebaut et Lonza , a pour sa part acheté 2.175 titres le 26 février 2016, montre un autre document.

Metro affirme que Jürgen Steinemann et Pieter Boone ne pouvaient pas disposer d’informations confidentielles au moment de leurs achats d’actions puisqu’il n’en existait pas. La division électronique de Metro est désormais cotée sous le nom de Ceconomy.

Le porte-parole a affirmé que le groupe avait annoncé l’opération dans les délais appropriés, conformément à la réglementation allemande. Le parquet s’est refusé à tout commentaire.

(Avec AFP)

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