Pétrole : des tensions géopolitiques (Libye, Venezuela, Soudan, Nigeria) boostent le cours

Le prix du baril côté à New-York a atteint mardi son plus haut niveau en quatre mois mardi, porté principalement par des tensions géopolitiques dans plusieurs pays producteurs. Autres facteurs haussiers : le froid qui sévit actuellement aux Etats-Unis augmente parallèlement la demande, tandis que les investisseurs anticipent une nouvelle baisse des stocks à Cushing.

Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mars aura ainsi gagné 2,13 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), atteignant 102,43 dollars, niveau qu’il n’avait plus atteint depuis le 10 octobre 2013.

Le marché aura été particulièrement sensible au maintien de la production sous la barre des 400.000 barils par jour en Libye, l’extraction et l’acheminement du pétrole étant grandement impactés par les tensions qui y règnent depuis des nombreux mois. Le pays est en effet plongée dans une grave crise économique depuis la fermeture mi-2013 de ses principaux sites pétroliers.

Des partisans du système fédéral bloquent depuis juillet les principaux terminaux pétroliers dans l’Est du territoire libyen, provoquant pendant plusieurs mois une chute de la production du pays à 250.000 barils par jour, contre 1,5 million b/j auparavant.

La levée du blocus conduit par des protestataires sur le champ al-Charara dans le Sud du pays a certes permis à la production de grimper à 570.000 b/j début janvier, mais la fermeture du champ d’al-Wafa dans le Sud-Ouest par des manifestants cette semaine a entraîné un nouveau recul.

Autres sujets d’inquiétude sur le plan géopolitique : les violences enregistrées au Nigeria et en République centrafricaine se propagent désormais au Niger et au Cameroun voisins.

Le chef de la secte islamiste Boko Haram a récemment mis en garde les autorités camerounaises sur leur implication aux côtés du Nigéria, exhortant les autorités camerounaises à ne pas se mêler de l’offensive qui les oppose au gouvernement nigérian. « Il ne faudrait pas que le Cameroun s’ingère dans une affaire qui ne le regarde pas » Dans le cas contraire, les Boko Haram se disent « prêts à engager une guerre avec le Cameroun et tous ceux qui à travers le monde entier, tenteront de s’opposer à eux. » Un courrier qui intervient à la suite d’affrontements sanglants ayant opposé environ 400 intégristes Boko Haram à l’armée nigériane et entraînant  des dégâts collatéraux dans la ville camerounaise de Limani.
A l’heure actuelle, le gouvernement nigérian multiplie les offensives contre Boko Haram, chassant progressivement les islamistes des grandes métropoles. Des offensives qui s’étendent dans les cités camerounaises proches de la frontière avec le Nigéria, telles que la ville de Limani.
Face à cette situation, les forces de l’ordre camerounaises ne restent pas indifférentes, le déploiement de l’armée camerounaise provoquant en retour le courroux du leader de la secte Boko Haram.
Pendant que les Boko Haram accusent le Cameroun d’aider leur gouvernement dans leur traque, le gouvernement nigérian de son côté, accuse le gouvernement camerounais d’être laxiste et de laisser libre accès aux intégristes, lesquels disposeraient de bases dans certaines villes camerounaises, frontalières au Nigéria.

Au Soudan du Sud, les rebelles ont lancé mardi matin une vaste offensive en vue de reprendre aux forces gouvernementales la ville de Malakal, capitale de l’Etat pétrolier du Haut-Nil, remettant en cause le cessez-le-feu signé à l’arraché fin janvier.

La situation du Venezuela, important pays importateur de produits raffinés US contribue également à la tendance haussière, de vives tensions étant observées dans la capitale.

Les investisseurs s’attendent également à un nouveau recul des réserves de brut à Cushing – lieu où est entreposé le brut servant de référence au WTI – conséquence logique de la mise en route fin janvier du tronçon de l’oléoduc Keystone reliant la ville aux raffineries du golfe du Mexique. Ils devraient être fixés sur le sujet dès jeudi, date à laquelle le département de l’Energie publiera son rapport hebdomadaire, le lundi étant férié.

Sources : AFP, ats

Elisabeth Studer – www.leblogfinance.com  – 18 février 2014


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