Philippe Martinez réélu secrétaire général de la CGT

Philippe Martinez a été réélu vendredi 17 mai secrétaire général de la CGT à l’issue du 52e congrès, a annoncé un membre de la direction devant les congressistes réunis cette semaine à Dijon. A la tête depuis 2015 de la CGT, aujourd’hui deuxième syndicat français derrière la CFDT, Philippe Martinez, 58 ans, était seul candidat à sa succession.

Il a recueilli 90,65% des suffrages exprimés, a-t-il précisé à la presse. Au dernier congrès il y a trois ans, il avait récolté 95,4% des voix. L’annonce de son élection a suscité une standing ovation dans la salle, suivie de quelques « tous ensemble! tous ensemble! » alors que ce congrès a été marqué par le doute et un certain manque d’entrain.

Philippe Martinez a salué des « débats vifs, animés, parfois musclés », en montant à la tribune après la proclamation de son élection. « Pourquoi la CGT serait mal à l’aise avec les +gilets jaunes+? », a-t-il aussi demandé, alors que ce reproche lui a été fait. « Rassemblons-nous, +gilets rouges+, +gilets jaunes+ mais aussi ceux qui n’ont aucun gilet et ils restent malheureusement les plus nombreux! », a-t-il lancé.

Il a aussi appuyé les préoccupations environnementales: « Cela ne s’entend pas assez dans nos manifestations et dans nos expressions », précisant que la CGT serait dans la rue « le 24 mai avec la jeunesse ». Répondant à la frange la plus « révolutionnaire » de la CGT, il a estimé que « la grève par procuration n’était pas efficace ».

Appel à la mobilisation

Alors que son bilan a été adopté avec un score en demi-teinte, il a ironisé sur le temps où étaient reprochés à la CGT des scores « staliniens ». « Eh oui chez nous on discute, ce n’est pas un problème, c’est un atout », a-t-il lancé. Les congressistes ont aussi adopté un appel à la mobilisation « pour faire échec aux régressions sociales mises en oeuvre par le gouvernement à la botte du patronat ».

La CGT a ainsi réaffirmé son « refus » du « projet de loi de transformation de la fonction publique ». « La CGT s’engage à combattre le projet gouvernemental +Delevoye+ de système universel de retraites à points et défend le maintien et l’amélioration des 42 régimes de retraites existants », indique cet appel, alors que la réforme des retraites a été assez peu évoquée au cours du congrès.

A une semaine des élections européennes, la CGT a aussi réaffirmé son « combat sans faille contre tous les mouvements d’extrême droite qui se nourrissent des politiques d’austérité et de la misère en France, en Europe et dans le monde ».

Le congrès s’est achevé classiquement par la Marseillaise, suivie de l’Internationale, puis aux rythmes d’une batucada entraînante.

Le bureau confédéral, instance de direction, comprend désormais Philippe Martinez, Fabrice Angéi, Angeline Barth, Pascal Bouvier, Virginie Gensel Imbrecht, David Gistau, Véronique Martin, Catherine Perret, Boris Plazzi, Nathalie Verdeil, Céline Verzeletti et David Dugué.

(Avec AFP)

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