Politique : Brexit-Dublin pense qu’un accord est possible

par Elizabeth Piper et Peter Powell

THORNTON MANOR, Angleterre, 10 octobre (Reuters) – Bruxelles et Londres sont capables de sceller un accord sur la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne avant la fin du mois, a déclaré jeudi le Premier ministre irlandais, Leo Varadkar, après avoir remontré son homologue britannique, Boris Johnson.

A trois semaines seulement de la date prévue pour le Brexit, les discussions entre Londres et les autres pays de l’Union européenne sur les modalités de cette sortie de la Grande-Bretagne de l’UE continuent de buter sur la question de la frontière entre l’Irlande, membre de l’UE, et l’Irlande du Nord, qui appartient au Royaume-Uni.

« J’ai eu une très bonne réunion avec le Premier ministre, très positive et très prometteuse », a déclaré le chef du gouvernement irlandais à l’issue de sa rencontre avec Boris Johnson.

« Je pense qu’il est possible de parvenir à un accord (..) qui permette au Royaume-Uni de quitter l’Union européenne de manière ordonnée et que l’accord soit trouvé d’ici la fin octobre, même s’il y a loin de la coupe aux lèvres. »

Prié de dire si des concessions avaient été faites de part ou d’autre, Leo Varadkar a répondu: « Je ne pense pas qu’il faille s’interroger sur les concession, sur les gagnants ou les perdants, c’est un jeu auquel personne n’a envie de jouer. »

Invité à commenter cette rencontre, le ministre britannique chargé de la Planification du Brexit, Michael Gove, s’est dit absolument « ravi ».

Sur le fond, aucune avancée majeure n’a été précisée.

Les deux camps butent sur la définition d’un mécanisme permettant d’éviter le rétablissement d’une frontière physique, susceptible de réveiller les tensions communautaires en Irlande du Nord, alors que cette province n’est plus censée appartenir à l’union douanière au-delà du 31 octobre.

Les diplomates européens sont pour leur part sceptiques sur les chances de parvenir à un accord entre Londres et les Vingt-Sept lors du prochain sommet européen les 17 et 18 octobre. Ils s’attendent pour la plupart à ce que Boris Johnson soit contraint d’accepter un report du Brexit, ce que le Premier ministre britannique a constamment et catégoriquement exclu.

Le président français Emmanuel Macron a déclaré jeudi que si les Britanniques « ne veulent pas bouger (..), ils devront en assumer la responsabilité » et subir les conséquences, notamment économiques, d’un Brexit désordonné. (Avec William James à Londres et Henri-Pierre André à Paris Bertrand Boucey pour le service français, édité par Sophie Louet)


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