Politique : Netanyahu demande à Poutine de faire partir les Iraniens de Syrie

(Ajoute drone abattu par Israël, missiles interceptés en Syrie, porte-parole israélien, précisions)

JERUSALEM/MOSCOU, 12 juillet (Reuters) – Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit mercredi au président russe Vladimir Poutine que le président syrien Bachar al Assad n’avait rien à craindre d’Israël tout en demandant à Moscou de faire en sorte que les forces iraniennes quittent la Syrie, a dit un responsable israélien.

En marge de la visite de Benjamin Netanyahu à Moscou, les forces israéliennes ont annoncé avoir abattu un drone syrien qui avait pénétré dans l’espace aérien israélien.

Tsahal est en état d’alerte avancée en raison de la progression des troupes du régime de Bachar al Assad face aux insurgés dans le sud-ouest de la Syrie.

L’aviation israélienne a répliqué en fin de soirée mercredi en tirant plusieurs missiles contre des positions de l’armée syrienne dans la province de Qouneitra, a rapporté la presse officielle syrienne. Ces missiles ont été interceptés par la défense antiaérienne syrienne, a-t-elle précisé.

« Nous ne prendrons aucune initiative contre le régime d’Assad et vous, vous sortez les Iraniens », a indiqué le responsable israélien, citant des propos tenus par Benjamin Netanyahu à l’adresse de Vladimir Poutine lors d’une rencontre entre les deux hommes à Moscou.

Le Premier ministre israélien a également dit au cours de cette rencontre que le pays s’opposerait à toute tentative de violation de ses frontières, que ce soit par terre ou par les airs.

Un porte-parole de Benjamin Netanyahu a démenti que ce dernier a tenu ces propos auprès de Vladimir Poutine.

« Nous ne nous impliquons pas dans la guerre civile (syrienne). Nous agirons contre quiconque agit contre nous », a déclaré David Keys lorsqu’il a été interrogé sur la politique d’Israël en Syrie.

EXIGENCES

La Russie oeuvre à éloigner les forces favorables au régime de Damas du plateau du Golan annexé par Israël, a dit le responsable israélien sous couvert d’anonymat, mais la proposition russe ne satisfait pas aux exigences d’Israël, qui souhaite le retrait complet des forces syriennes et des milices qui les soutiennent.

Avec l’appui de ses alliés russes et iraniens, Bachar al Assad a réussi à inverser il y a quelques années le cours de la guerre civile qui fait rage dans le pays depuis sept ans, le régime ayant intensifié ces dernières semaines son offensive contre les enclaves encore détenues par les rebelles.

Dans la journée de mercredi, un proche conseiller de l’ayatollah Ali Khamenei, le guide suprême de la Révolution iranienne, a salué la « relation stratégique » entre l’Iran et la Russie lors d’une visite à Moscou.

Un drone syrien, qui avait pénétré dans l’espace aérien israélien et déclenché les sirènes d’alerte sur le plateau du Golan, à la limite avec la Syrie et la Jordanie, a été intercepté par un tir de missile antiaérien.

L’avion sans pilote a été abattu à proximité du lac de Tibériade, dans le nord d’Israël, aux pieds du Golan, a déclaré à la presse un porte-parole militaire, le lieutenant-colonel Jonathan Conricus.

« Nous cherchons à déterminer pourquoi il a franchi (la frontière) – s’il s’agissait d’une mission militaire et qu’il est passé à dessein, ou s’il s’est égaré », a-t-il dit.

Le 24 juin, l’armée israélienne avait annoncé avoir tiré un missile Patriot en raison de l’approche d’un drone, qui avait pu regagner la Syrie sans être atteint. Un officier syrien avait indiqué que le drone menait des opérations internes à la Syrie. (Dan Williams à Jérusalem et Gleb Stolyarov à Moscou; Benoit Van Overstraeten et Jean Terzian pour le service français)


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