Projet de budget 2021 : l'Assemblée nationale adopte largement le premier volet

L’Assemblée nationale a largement adopté en première lecture mardi, par 349 voix contre 199, et 10 abstentions, le premier volet du projet de budget 2021, qui prévoit la baisse de 10 milliards d’euros des impôts de production des entreprises pour faire redémarrer l’économie.

Le plan de relance de 100 milliards d’euros, face à la crise du Covid-19, ne sera débattu dans l’hémicycle que fin octobre, lors de l’examen des « dépenses » de l’Etat.

En attendant, le volet « recettes » a recueilli le soutien des groupes de la majorité LREM, MoDem et Agir Ensemble, ainsi qu’une partie des UDI et indépendants, au centre droit. La gauche et les LR ont voté contre le texte.

Chez LREM, Alexandre Holroyd a défendu un « budget de mobilisation générale ». Face à « la dépression économique quasi généralisée » provoquée par la pandémie du Covid-19 et « susceptible de muter rapidement en crise sociale brutale », « notre responsabilité est immense », a-t-il insisté.

La baisse d’impôts est une « bonne mesure qui redonnera des marges de manœuvre à nos entreprises industrielles », a complété la députée Patricia Lemoine (Agir Ensemble). Le plan de relance constitue un « bouclier anti-faillites », aux yeux du MoDem Jean-Noël Barrot.

La droite, bien que favorable à la baisse des impôts de production, a critiqué mardi matin le « mur de la dette » de ce budget qui aboutira « demain à un mur des impôts ». Damien Abad a également mis en cause le « durcissement brutal du malus automobile » pour l’achat de véhicule polluants, une « fiscalité punitive ».

La gauche a reproché aux « marcheurs » la baisse d’impôts des entreprises, sans contreparties écologiques ou sociales, « 10 milliards de nouveaux cadeaux », selon l’Insoumise Sabine Rubin.

Cette mesure bénéficiera « essentiellement aux grandes entreprises », a jugé la socialiste Christine Pires Beaune, fustigeant « l’entêtement » du gouvernement. L’élue PS a à nouveau réclamé un « effort exceptionnel des plus hauts patrimoines ».

« Dans ce pays, plus on a les fesses au chaud, plus on a le cœur froid », a lancé le communiste Jean-Paul Dufrègne.

Charles de Courson (Libertés et Territoires) a dénoncé un budget de « déséquilibre » avec « 125 milliards de déficit de fonctionnement »: la « cigale ayant chanté tout l’été se trouva fort dépourvue quand la Covid fut venue », a-t-il regretté, en détournant Jean de La Fontaine.

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