Quand la canicule dope la fréquentation des grottes en France

« C’est un bonheur, cette clim naturelle !, nous disent les gens », raconte à l’AFP Linda Benini, chargée de clientèle à la Grotte de Saint-Marcel (Ardèche). « Il y fait 14 degrés et les touristes en redemandent ». La visite de ses immenses salles et de sa cascade de gours (vasques naturelles), unique en Europe, « dure une heure et on descend jusqu’à 150 mètres sous terre », ajoute-t-elle. « Depuis le début de la canicule, on observe une augmentation d’au moins 10% du nombre de visiteurs. Ils arrivent dès l’ouverture et jusqu’en fin d’après-midi. Il y a des Français, mais aussi de nombreux touristes étrangers, européens et même américains », explique Linda Benini.

A la Grotte de la Madeleine, à Saint-Remèze (Ardèche), même constat. « En ce moment, il y a encore plus de monde, mais la fréquentation est toujours élevée l’été, de 400 à 600 personnes par jour en moyenne, et jusqu’à 700 à 1.100 de fin juillet à mi-août », observe le responsable du site Frédéric Giordan. « Il fait 15 degrés, à 150 mètres sous terre, avec 65 mètres de dénivelé. C’est d’abord la beauté du site qui attire les touristes, pas forcément la canicule. Quand il fait chaud, les gens vont aussi se baigner dans la rivière », tempère M. Giordan. « Et le mauvais temps nous amène aussi du monde », s’amuse-t-il.

Dans le Vercors (Isère), les gens montent en altitude pour chercher la fraîcheur, les petites cascades et autres points d’eau qui sont pris d’assaut, tout comme les grottes. Celle de Choranche (Isère) voit « facilement 300 visiteurs de plus par jour en ce moment: jusqu’à 1.400 visiteurs quotidiens. En moyenne, l’été, la fréquentation est de 900 à 1.000 », confirme Florence Delorme, chargée de communication du site.

« On communique sur la fraîcheur »

Avec la chaleur, « tout le monde a envie de se mettre au frais. On va s’organiser pour accueillir les touristes et limiter l’attente », assure-t-elle. A quarante kilomètres de Lyon, où le thermomètre a grimpé jusqu’à 38 degrés, les grottes de la Balme ne se privent pas de vanter leur fraîcheur. « Quand on a des températures comme ça, on communique aussi sur les réseaux sociaux et notre site internet sur la température des grottes, de 12 à 15 degrés toute l’année », souligne son directeur Jean-Michel Colomb.

Trop tôt selon lui pour donner une estimation des retombées de l’actuelle canicule. Mais pendant l’épisode caniculaire de juin « la fréquentation avait augmenté de 20% ». Ce site du plateau calcaire de L’Isle Crémieu accueille pendant l’été quelque 550 personnes par jour en moyenne. Avec cette nouvelle canicule, « on peut s’attendre à une hausse ». En Auvergne, aussi, il fait chaud. Mais dans la Grotte de la pierre de Volvic (Puy-de-Dôme), une ancienne galerie de carrières, la température affiche 10 à 12 degrés toute l’année. « Visiter la grotte, c’est une parenthèse appréciée, tant par ces temps de forte chaleur qu’en cas de pluie », souligne la chargée de communication du site, Nathalie Tixier.

« Les touristes se mettent à l’abri et désertent les lacs » de la région, poursuit-elle. De même, sur le site troglodyte de Jonas (Puy-de-Dôme), « dès qu’il fait très chaud, le nombre de visiteurs augmente d’environ 10% », relève son gérant Vincent Salesse. « Même si la température ici n’est que de quelques degrés inférieure à celle de l’extérieur, l’effet fraîcheur fonctionne ! ».

(avec AFP)

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