Renault-Nissan-Pas de changement d'actionnariat en vue-Le Maire

PARIS, 20 janvier (Reuters) – Le ministre français de l’Economie et des Finances assure dans une interview au Journal du Dimanche qu’une modification de l’actionnariat au sein de l’alliance Renault-Nissan n’est pas à l’ordre du jour, malgré les déboires judiciaires de son ex-patron, Carlos Ghosn, au Japon.

« Un rééquilibrage actionnarial, une modification des participations croisées entre Renault et Nissan n’est pas sur la table », déclare Bruno Le Maire. « Nous sommes attachés au bon fonctionnement de cette alliance qui fait sa force. »

La préservation de cette alliance est d’autant plus nécessaire que l’industrie automobile est confrontée à un double défi technologique, celui des batteries et du moteur électrique et celui des véhicules autonomes, explique-t-il.

« Les constructeurs qui s’en sortiront seront ceux qui auront les moyens de financer des investissements considérables dans ces deux domaines », souligne le ministre.

Selon Bruno Le Maire, les collaborateurs qu’il a envoyés au Japon pour sonder les autorités japonaises et les dirigeants de Nissan en sont revenus avec la conviction qu’ils étaient tous attachés à l’alliance.

« Ils nous ont confirmé que le Japon, comme la France, sont attachés à la préservation du premier constructeur automobile au monde », assure le ministre de l’Economie et des Finances.

Evincé de la présidence de Nissan après son arrestation le 19 novembre au Japon pour des soupçons de malversations financières, Carlos Ghosn a vu sa récente demande de libération sous caution rejetée par un tribunal de Tokyo. Se pose désormais la question de son remplacement à la tête de Renault.

« Nous avons toujours dit que si Carlos Ghosn était durablement empêché de diriger l’entreprise, il faudrait mettre en place une nouvelle gouvernance solide et pérenne », rappelle Bruno Le Maire. « Nous y sommes. Nous avons donc demandé une convocation du conseil d’administration qui devrait se tenir dans les prochains jours. »

« Le principe de la présomption d’innocence doit s’appliquer (..) Mais il y a aussi les intérêts de Renault et de l’alliance. Une entreprise de cette envergure a besoin d’une gouvernance solide et stable », souligne-t-il.

Il assure que l’ambassadeur de France au Japon a des contacts réguliers avec Carlos Ghosn, qui est « tenu informé des décisions » du gouvernement.

Prié de dire si Jean-Dominique Senard, président de Michelin dont le nom est cité comme successeur potentiel de Carlos Ghosn à la tête de Renault, le remplacera effectivement, le ministre se retranche derrière les prérogatives du conseil d’administration. Mais « l’État actionnaire se prononcera », dit-il.

« Ce que je peux dire, c’est que Jean-Dominique Senard a une compétence reconnue dans le secteur automobile. Chez Michelin, il a démontré sa capacité à réussir à la tête d’un grand groupe industriel et il a une conception sociale de l’entreprise à laquelle je suis personnellement attaché », ajoute Bruno Le Maire. (Emmanuel Jarry, édité par Danielle Rouquié)


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