Repus de résultats et de décisions monétaires, les marchés européens aspirent au calme (Bourse Hebdo)

Repus de résultats d’entreprises et de décisions monétaires qui se suivent en ordre serré depuis deux semaines, les marchés européens rêvent d’une pause estivale, mais un énième épisode du conflit commercial pourrait contrarier leurs projets.

« La semaine à venir s’annonce clairement plus calme en termes de publications » tant du côté des entreprises que des statistiques, estime Vincent Juvyns, un stratégiste de JPMorgan AM, interrogé par l’AFP.

Quelques indicateurs seront néanmoins surveillés, poursuit-il, comme l’inflation américaine, le PIB japonais et surtout la balance commerciale chinoise.

« Le déficit commercial avec les Etats-Unis s’est encore creusé en juin, ce qui ne facilite pas les négociations entre les deux pays, nous verrons donc si ce chiffre s’ajoute aux tensions ou pas », souligne-t-il.

Face aux nombreux rebondissements, les places financières sont partagées entre une « forme de résignation » qui leur permet de résister, note-t-il, et une « certaine fébrilité » qui bride l’enthousiasme.

Au Royaume-Uni, la première estimation de la croissance britannique pour le deuxième trimestre est aussi très attendue, après un premier trimestre décevant, perturbé par les conséquences d’une météo en demi-teinte.

Du côté des résultats de sociétés, si à Paris le gros de la saison s’est achevé vendredi avec les banques Crédit Agricole et Natixis, les Bourses de Londres et Francfort attendent encore plusieurs poids lourds comme HSBC, Prudential, Commerzbank, Deutsche Post, Munich Re, Eon ou encore Adidas.

En la matière, la semaine écoulée a encore été l’occasion d’un feu nourri.

« En Europe, ces nombreuses publications ont été globalement de bon niveau. Au 1er août, les 63% des entreprises de la zone euro qui avaient publié ont enregistré une croissance de 10% des bénéfices au deuxième trimestre », détaille M. Juvyns.

« Aux Etats-Unis, la saison a de nouveau été fantastique, avec une croissance bénéficiaire de 25% pour les deux tiers des groupes qui ont déjà publié » leurs résultats, poursuit-il, notant que pour le secteur des technologies, ce chiffre atteignait 40%.

« Epée de Damoclès »

« A l’heure où certains s’interrogent sur la pérennité du modèle d’activité dans ce secteur », les résultats montrent qu’il n’y « pas de raison de s’inquiéter », sans parler de la performance d’Apple, relève l’expert.

Le groupe est entré dans l’histoire jeudi soir en devenant la première entreprise privée à franchir le cap des 1.000 milliards de dollars de capitalisation boursière.

L’animation n’a pas été limitée à la microéconomie.

« Cela a été l’une des semaines les plus chargées de l’année en termes de données et d’actualité, que ce soit sur le front monétaire ou géopolitique avec les questions commerciales », juge M. Juvyns.

Les indicateurs ont en effet été nombreux, avec notamment le rapport mensuel sur l’emploi en juillet aux Etats-Unis marqué par une baisse du taux de chômage à 3,9%, conforme aux attentes et une diminution inattendue des embauches.

Les banques centrales n’ont pas été en reste. Alors que de nombreuses rumeurs circulaient sur un éventuel durcissement, la Banque du Japon a finalement procédé à de petits ajustements.

La Banque d’Angleterre a décidé, sans surprise, de relever son taux directeur, pour la deuxième fois depuis la crise financière, tandis que la Réserve fédérale américaine a choisi le statu quo, mais en insistant bien sur la « forte croissance de l’activité économique », ce qui augure d’un resserrement prochain.

Eternel trouble fête, la politique commerciale s’est rappelée au bon souvenir des marchés lorsque l’administration Trump a annoncé mercredi qu’elle envisageait de taxer encore davantage les marchandises chinoises.

Comme le souligne M. Juvyns, « ce dossier commercial reste une épée de Damoclès, car au niveau économique tous les éléments seraient réunis pour permettre aux marchés de progresser ».

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