Salvini conseille la fermeté à Theresa May, avant un Italexit ?

Salvini conseille la fermeté à Theresa May, avant un Italexit ?

Quand un ministre italien conseille le chef du gouvernement britannique au sujet du Brexit, en l’incitant à se montrer plus ferme avec l’Union européenne pour obtenir gain de cause ! Une « incitation » qui pourrait surprendre mais qui n’en est pas moins bien réelle.

S’exprimant dans les colonnes du Sunday Times, le ministre italien de l’Intérieur, Matteo Salvini, a ainsi conseillé à Theresa May de se montrer plus dure dans les négociations menées actuellement avec Bruxelles sur le Brexit. 

D’après mon expérience au Parlement européen, c’est soit vous vous imposez, soit vous vous faites avoir“, a ainsi déclaré Matteo Salvini, par ailleurs chef de file de la Ligue, parti d’extrême droite eurosceptique. Souhaitant enfoncer le clou, il a même ajouté que sur certains points, “il n’était pas nécessaire de faire preuve de souplesse”.

Il n’y a ni objectivité, ni bonne foi du côté européen“, a par ailleurs estimé Matteo Salvini. Selon le Sunday Times, le ministre italien laisse ainsi entendre que Bruxelles essaie de punir les Britanniques.

Le plan de Chequers” de Theresa May retoqué par Bruxelles

Des propos qui interviennent alors que Londres et Bruxelles sont confrontés au vaste défi de parvenir à un accord d’ici la mi-octobre en vue organiser la sortie du Royaume-Uni de l’UE, laquelle est programmé fin mars 2019. Alors qu’ils tentent d’établir les bases de leur relation future, les négociations peinent à avancer.

Jeudi dernier, Michel Barnier, le négociateur de l’Union européenne sur le sujet, a retoqué le “plan de Chequers” de Theresa May. Cette proposition intégrait des dispositions clef du plan britannique de sortie de l’UE et visait à conserver des liens commerciaux étroits avec le continent après le Brexit.

Mais Michel Barnier a démoli le plan en rejetant un de ses dispositifs fondamentaux promus par Londres pour ne pas créer une frontière entre l’Irlande du nord, province du Royaume-Uni, et le reste de l’île, membre de l’Union européenne.

Le refus de Bruxelles attise de plus belle les craintes d’une sortie brutale de l’Union européenne. Et conduit à l’échafaudage de scénarios catastrophes, tels que les appels à un second référendum.

La tâche sera on ne peut plus difficile alors que Michel Barnier a assuré qu’il n’y avait pas “une feuille de cigarette” entre lui et les dirigeants des 27 sur la conduite des négociations …

La fermeté de Theresa May, un – futur – modèle pour l’Italie ?

“J’espère que les négociations se termineront bien, pour que le Royaume-Uni serve d’exemple à ceux qui sortent de l’UE“, a par ailleurs ajouté Matteo Salvini. Laissant ainsi entendre que l’Italie pourrait suivre la voie du Royaume-Uni  et que les négociations menées par Theresa May pourrait servir de modèle  au gouvernement italien ? Un Italexit pourrait rapidement revenir sur le devant de la scène …

Avec l’arrivée au pouvoir des “populistes” italiens, Matteo Salvini, s’est rapidement imposé comme un leader emprunt d’une certaine fermeté … pas prêt le moins du monde à se soumettre aux contraintes de Bruxelles.

Dans le cadre de l’épineux dossier de l’Aquarius, bateau humanitaire ayant secouru des migrants en Méditerranée,  Matteo Salvini a été des plus fermes. Indiquant que  l’Italie avait “fini de courber l’échine et d’obéir”. Parallèlement, le gouvernement italien a plaidé en faveur de la levée des sanctions économiques contre la Russie “d’ici à la fin de l’année.” D’après Matteo Salvini, “l’Italie est le pays européen qui a le plus souffert de ces sanctions contre la Russie”.

Une situation de plus en plus tendue au Royaume-Uni

Reste que la situation pourrait devenir de plus en plus tendue outre Manche.
Alors que Theresa May reprend les rênes des négociations avec l’Europe sur le Brexit, le gouvernement britannique demande à la population de préparer des stocks de nourriture et de médicaments en cas d’échec des pourparlers avec Bruxelles.

Anticipant des problèmes aux frontières, Dominic Raab, ministre chargé du Brexit, vient d’indiquer que le gouvernement britannique faisait en sorte d’avoir “un approvisionnement en vivres suffisant” en cas de sortie sans accord. Rappelons, en effet, que le pays importe 40 % de sa nourriture.

Les ministres envisagent aussi de transformer une portion d’autoroute dans le Kent (au sud-est de l’Angleterre) en parking géant en vue de pouvoir accueillir les camions qui seraient bloqués au passage de la Manche.

Sources : AFP, Sunday Times

Elisabeth Studer, le 29 juillet 2018, www.leblogfinance.com

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