Scandale VW : la justice allemande devrait rendre ses premières décisions en 2017

Que ceux qui trouvaient le feuilleton du scandale du dieselgate un tantinet trop long soient rassurés : selon le journal allemand Automobilwoche, la justice devrait émettre ses premières décisions sur l’affaire des émissions truquées de VW au cours de l’année 2017, aucune date précise n’ayant toutefois pu être indiquée.

D’ici là, les juges auront du pain sur la planche, le scandale VW étant vraiment une affaire qui roule, jugez plutôt : selon Klaus Ziehe, le porte-parole du bureau du procureur de Brunswick en Basse-Saxe – lieu d’implantation du siège social de Volkswagen – quatre actions en justice sont en cours actuellement tandis que 47 personnes sont inculpées.

La complexité juridique est telle que selon les affirmations au Frankfurter Allgemeine Zeitung de Hans Dieter Pötsch, le président du conseil de surveillance de VW, la totalité de l’affaire ne devrait pas être résolue au cours de l’année en cours. On peut aisément le comprendre, d’autant plus que des sommes colossales sont en jeu, augurant de batailles judiciaires …. et financières. Consommateurs et actionnaires comptant bien être dédommagés de leurs éventuels préjudices.

Ainsi, début mars, un tribunal de Brunswick a nommé le fonds Deka Investment comme plaignant principal dans la cadre d’une procédure proche d’un procès en recours collectif. Deka représentera ainsi 1 470 plaignants, qui réclament au total 1,9 milliard d’euros de dommages et intérêts à Volkswagen, accusant le groupe de manipulation de cours. Ils estiment en effet que le constructeur a averti les marchés trop tardivement de ses manipulations, entraînant de lourdes pertes pour les actionnaires. Cette plainte collective n’est pas la seule déposée contre Volkswagen en Allemagne. En effet, au total, 1 540 investisseurs ont déposé des plaintes contre VW, et espèrent obtenir un total de 8,8 milliards d’euros de dommages et intérêts.

Le dirigeant de Volkswagen a par ailleurs tenu à préciser que VW n’avait pas l’intention de publier son propre rapport sur les enquêtes en cours en parallèle des déclarations faites par les autorités américaines. Selon lui, qualifiant une telle stratégie de prise de risque « injustifiable ». Parallèlement, Volkswagen ne devrait pas communiquer sur l’enquête interne menée par le cabinet d’avocats américain Jones Day qu’elle a engagé. Hans Dieter Pötsch a toutefois indiqué qu’un résumé de ses conclusions avait été rédigé sous la forme d’une « déclaration des faits » en vue d’être diffusé au département américain de la Justice, conformément aux engagements pris auprès aux autorités américaines. Pour rappel, mercredi dernier, VW a porté plainte en vue d’empêcher le parquet de Munich d’utiliser les informations récupérées chez Jones Day par des procureurs munichois.

Sources : VW, Reuters, Automobile News Europe, Automobilwoche, Spiegel, Frankfurter Allgemeine Zeitung

Elisabeth Studer – 02 avril 2017 – www.leblogfinance.com

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