Sénégal : alerte des USA face à un risque de troubles lié à la présidentielle

senegal-us-dakar-uss.JPGLes Etats-Unis seraient-ils mieux informés que les autres sur la situation politique qui prévaut au Sénégal ?


Qui sait …

En tout état de cause, Washington   vient de lancer officiellement une alerte en direction de leurs ressortissants, exhortant ses officiels à éviter tout voyage « non essentiel » vers le Sénégal.
Raisons invoquées : des risques « de troubles » dans le pays à la veille « de la présidentielle du 26 février 2012 ». 

Simple coïncidence ? Rappelons que le 21 avril dernier, le Général américain Carter Ham, tout frais nommé commandant du Commandement des États-Unis pour l’Afrique (AFRICOM) avait effectué sa première visite au Sénégal, reçu tour à tour par le chef d’Etat major des Forces armées sénégalaises, le général Abdoulaye Fall, le ministre des Forces armées, Bécaye Diop, et le président de la République Abdoulaye Wade … 

Certes, en aout dernier un officier américain avait affirmé à des journalistes sénégalais en visite à la base américaine de Stuttgart en Allemagne que le Commandement des Etats-Unis pour l’Afrique (AFRICOM) « n’a(vait) pas besoin de base » sur le continent et n’en a(vait) jamais fait la demande … Mais est bien idiot celui qui ne change pas d’avis …

L’alerte, en date du 12 décembre 2011, rappelle aux citoyens américains que l’ambassade a déjà demandé aux officiels américains de surseoir à tout déplacement « non-essentiel » vers le Sénégal dans la période allant du 16 janvier au 2 mars 2012. 

Il est par ailleurs indiqué que les citoyens américains résidant au Sénégal doivent vérifier qu’ils ont leur passeport et ceux des membres de leurs familles en règle … pour parer tout éventualité. 

Le Département d’Etat rappelle par ailleurs les manifestations « particulièrement violentes » qui ont eu lieu le 23 juin 2011 à Dakar et dans d’autres parties du Sénégal, lorsque des citoyens opposés à une réforme constitutionnelle offrant une voie royale à la «réélection » du président Abdoulaye Wade sont descendus en masse dans les rues, acculant le Chef de l’Etat et son gouvernement à retirer leur proposition déjà en discussion à l’assemblée nationale.

Depuis, le climat politique demeure tendu, le principal sujet de controverse concernant l’éventuelle irrecevabilité de la candidature de l’actuel Président.

Précisons par ailleurs qu’à l’occasion de sa visite, en avril dernier, le général américain Carter Ham avait assuré pour sa part que le partenariat entre le Commandement régional américain pour l’Afrique (AFRICOM) et le Sénégal allait « s’accentuer » dans l’avenir.

Pour Bécaye Diop, le ministère des Forces armées du Sénégal, l’AFRICOM est « très proche » de l’armée sénégalaise et « échange beaucoup » avec celle-ci pour trouver des solutions aux conflits dans la sous-région. « Sur le plan de la formation, nous souhaitons que ça aille de l’avant. Nous voulons que les échanges soient plus permanents », avait également précisé le ministère des Forces armées.

« Le Sénégal n’aura pas le privilège d’accueillir le siège de l’Etat-major d’Africom » affirmait pour sa part en juin 2010 la presse sénégalaise alors que les Etats-Unis avaient laissé entendre qu’ils souhaitaient déplacer les 1300 membres de leur personnel de Stuttgart vers l’Afrique.


« Nous sommes ici pour un temps indéfini
« , avait alors déclaré l’ambassadeur Antony Holmes, adjoint civil du général William Ward, commandant de l’Africom interrogé par Radio France internationale.
A cette date, le Sénégal était candidat pour accueillir le siège, comme le Libéria ou l’Ethiopie. Voire le Maroc ?

Rappelons que l’AFRICOM est formée de quelque 1.500 personnes dont le travail principal est la planification des activités militaires en Afrique. Sa mission consiste à protéger et à défendre les intérêts sécuritaires des Etats-Unis à travers le renforcement des capacités de défense des Etats et des organisations africaines.

Il mène des opérations militaires, afin – nous dit-on – « de dissuader et de vaincre les menaces transnationales et de fournir un environnement sécuritaire favorable à la bonne gouvernance et au développement »

Basé à Stuttgart, l’AFRICOM est ainsi l’un des six états-majors de commandement géographique du Département de Défense US. Annoncé par l’administration Bush le 6 février 2007, il a commencé à fonctionner le 1er octobre 2008 et a été placé sous le commandement du général afro-américain William E. Ward. 

Officiellement l’AFRICOM oeuvre pour un partenariat fructueux entre les Etats-Unis et 53 nations d’Afrique et pour l’instauration d’espaces de sécurité et de stabilité sur le continent. Des missions qui pourraient être loin d’être totalement désintéressées … 

Sources : APA, www.politicosn.com, Allafrica.com   
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Crédit Photo : Elisabeth STUDER www.leblogfinance.com Port de Dakar Avril 2011

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