Société du Grand Paris : un ingénieur normalien va prendre la présidence

Le gouvernement a choisi vendredi un ingénieur normalien de 52 ans, Thierry Dallard, pour prendre la tête de la Société du Grand Paris (SGP), afin de mener à bien le projet de super-métro autour de la capitale tout en tentant d’endiguer la dérive de ses coûts.

Le gouvernement « a décidé de proposer au prochain conseil de surveillance de la Société du Grand Paris la candidature de M. Thierry Dallard comme président du directoire », indique un communiqué de la ministre des Transports, Elisabeth Borne, vendredi.

M. Dallard, cadre dirigeant du fonds Meridiam Infrastructures a notamment été maître d’ouvrage ou associé à des projets majeurs comme la ligne à grande vitesse (LGV) Tours-Bordeaux, la LGV Nîmes-Montpellier ou encore l’autoroute périphérique de Marseille, précise le ministère.

Si sa nomination est acceptée, il remplacera à la tête de l’établissement public Philippe Yvin, dont la gestion avait notamment été critiquée par la Cour des Comptes devant l’envolée des coûts du futur super-métro du Grand Paris, présenté comme le « plus grand projet urbain en Europe ».

Le Grand Paris Express, lancé sous Nicolas Sarkozy et affiné sous François Hollande, comprend quatre lignes nouvelles de métro automatique, numérotées de 15 à 18, ainsi que des prolongements de la ligne 14. S’articulant autour d’une ligne circulaire, plusieurs branches doivent relier les aéroports d’Orly et Roissy-Charles de Gaulle, le pôle scientifique de Saclay et des quartiers sensibles de Seine-Saint-Denis, comme à Clichy-sous-Bois et Montfermeil.

Chiffré à 19 milliards d’euros lors du débat public en 2010, le super-métro devrait finalement coûter 35,08 milliards, et la note atteint même 38,48 milliards si l’on ajoute la contribution demandée à la SGP pour financer d’autres projets, comme le RER E. S’inquiétant d’une « trajectoire financière non maîtrisée », la Cour des Comptes craint que sa dette ne devienne incontrôlable.

Le gouvernement annoncé un nouveau calendrier le 22 février : il a confirmé l’objectif de mise en service en 2024 pour certaines lignes stratégiques (d’Orly à Saint-Denis via Paris et de Saint-Denis à Clichy-Montfermeil), mais a entériné d’importants retards pour d’autres tronçons et demandé une réduction des coûts d’environ 10%.

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