Soudan du Sud : la production de pétrole en baisse de 29 % suite aux combats

Qu’il est bien loin le temps où pour le simple quidam, le Soudan était avant tout synonyme de famine, de mort et de pauvreté. Désormais, il n’est de secret pour personne ou presque qu’encore une fois, le pétrole pourrait être à l’origine de tous ces maux. Tant et si bien, que c’est lui au final qui occupe le devant de la scène, éclipsant les souffrances des populations.

Alors que depuis décembre, le Soudan du Sud est le théâtre de combats meurtriers entre les partisans du président Salva Kiir et ceux de son ancien vice-président Riek Machar, sa production pétrolière a chuté de 29%. Une situation qui pousse encore plus le pays vers le chaos, la manne pétrolière constituant quasiment sa seule source de revenus.

Le porte-parole du président, Ateny Wek Ateny, a ainsi indiqué que le Soudan du Sud produisait plus de 175.000 barils par jour à l’heure actuelle, alors que le pays produisait 245.000 b/j avant la fin de l’année 2013.

Quant à la baisse en valeur, le gouvernement n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet, ajoutant simplement que l’évaluation complère des pertes de recettes serait menée après la fin des combats. « Je sais qu’il y a des installations qui ont été détruites à Bentiu, à Bor et à Malakal, et nous ne pouvons pas faire d’évaluation tant que la guerre n’est pas finie », a-t-il argumenté.

Ces propos interviennent alors que Malakal, capitale pétrolière du pays, est depuis dix jours sous le contrôle de rebelles proches de Riek Machar.

A noter par ailleurs que le Soudan du Sud, indépendant du Soudan depuis juillet 2011, détient 75 % des réserves de pétrole de l’ancien Etat … tous ses oléoducs et issues maritimes – infrastructures indispensables à l’exportation du brut – étant toutefois contrôlées par Khartoum.

Rappelons que le 23 juillet 2013, le président Salva Kiir limogeait son vice-président Riek Machar, ce dernier faisant préalablement état de son ambition de briguer le poste de président de la République lors des prochaines élections prévues en 2015.

Par la suite, le 15 décembre 2013, des combats éclatent dans la capitale Djouba, entre les partisans de Salva Kiir et ceux de Riek Machar, faisant resurgir des tensions latentes entre les différents clans du Mouvement populaire de libération du Soudan, l’ancienne rébellion qui mena le pays à l’indépendance. Le tout sur fond de rivalité ethnique : d’un côté les Dinkas (ethnie majoritaire de Salva Kiir) et de l’autre les Nuers (ethnie de Riek Machar).

Le 16 décembre, le président Kiir annonçait qu’un coup d’État avait été déjoué. A la suite, dix personnes ont été arrêtées parmi lesquelles figurent huit anciens ministres du gouvernement limogé en juillet.
Riek Machar, « en fuite », est recherché, ainsi que plusieurs figures politiques sud-soudanaises.

Elisabeth Studer – www.leblogfinance.com  – 03 mars 2014

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