Taubira : il faut aussi parler de « moralisation de la vie économique »

L’ex-garde des Sceaux Christiane Taubira a estimé mercredi à Villeurbanne, près de Lyon, qu’il conviendrait aussi de moraliser la vie économique, au moment où François Bayrou présentait en Conseil des ministres sa loi de moralisation de la vie publique.

« Je n’entends pas parler de moralisation de la vie économique », a déploré Mme Taubira, venue soutenir la candidate socialiste aux législatives Najat Vallaud-Belkacem, en compagnie de la maire de Paris Anne Hidalgo.

« C’est certain, nous serons confrontés à des conflits d’intérêt car il existe des réseaux d’influence très proches du pouvoir », a-t-elle dénoncé.

Pourtant, selon elle, il n’y a « pas un mot qui traite des conflits et réseaux d’influence » dans le projet de loi présenté par François Bayrou.

Interrogée sur « la légitimité » du ministre de la Justice à porter ce texte de loi, Christiane Taubira a refusé de se prononcer.

Elle a en revanche insisté sur les avancées concernant la transparence de la vie publique déjà réalisées au cours du précédent quinquennat, comme la création du parquet national financier.

« J’ai fait inscrire dans la loi, la loi du 25 juillet 2013, l’interdiction de donner des instructions et d’intervenir dans les procédures pénales », a-t-elle rappelé.

« Je disais alors : +je l’inscris quand même dans le code de procédure pénale au cas, fort improbable, où un autre garde des Sceaux après moi se fut montré moins vertueux+ », a-t-elle plaisanté.

« Et je suis contente de l’avoir inscrit dans la loi ! », a lancé l’ancienne ministre, le sourire aux lèvres, en une allusion à l’appel de M. Bayrou à un responsable de Radio France pour se plaindre « de l’enquête sur les emplois fictifs du MoDem au parlement européen ».

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